Cécile Duflot, Ministre de l'Egalité des territoires et du Logement

mercredi 23 mai 2012

Née le 1er avril 1975 à Villeneuve-Saint-Georges dans le Val-de-Marne, elle a été nommée par le président François Hollande, au poste de Ministre de l'Égalité des Territoires et du Logement le 16 mai 2012.

 

Une jeunesse loin de la politique :

Fille d'un cheminot syndicaliste et d'une enseignante, elle aussi syndiquée à la CFDT, Cécile Duflot grandit dans un milieu modeste en banlieue parisienne, à Montereau-Fault-Yonne où elle étudiera au collège et au lycée André-Malraux. Elle obtient son bac ES en 1992 avant de s’installer à Paris où elle sera diplômée d’un DEA de géographie à l'Université Paris VII - Jussieu cinq ans plus tard.

Sa vie étudiante est marquée par le début de son militantisme au sein d’associations comme la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC) et la Ligue pour la protection des oiseaux. En parallèle, elle multiplie les petits boulots en tant que standardiste, télévendeuse et baby-sitter et devient écrivain public à la prison de la Santé à Paris avec l’association du Groupement étudiant national d'enseignement aux personnes incarcérées (Genepi) qui œuvre en faveur des détenus.

 

En 1998, elle entre à l'ESSEC (école supérieure des sciences économiques et commerciales) dont elle sort diplômée en urbanisme en 2000.

Urbaniste de profession , elle débute sa carrière à Créteil dans un groupe immobilier spécialisé dans le logement social.

 

Ses premiers pas en politique :

En 2001, elle adhère au parti des Verts et se présente la même année aux élections municipales à Villeneuve-Saint-Georges, sa ville natale et sa ville de résidence. Une fulgurante ascension au sein des Verts débute alors pour elle. Elle décroche le poste de conseillère municipale d'opposition à Villeneuve-Saint-Georges en juin 2004 après avoir été élue en 2003 au collège exécutif des Verts.

Défenseuse de la biodiversité intergénérationnelle, elle devient porte-parole du parti des Verts en janvier 2005.  Durant la même année, elle marquera les esprits en se baignant dans la Seine à Paris avec trois autres membres du collège exécutif des Verts lors de la journée mondiale de l’eau. Son objectif ? dénoncer la pollution des rivières et cours d’eau français.

Sa position stratégique au sein du parti lui fait espérer une présentation à l'élection présidentielle de 2007 mais lors de l'investiture, elle ne finit qu’à la troisième place derrière Dominique Voynet et Yves Cochet avec seulement 23,29% des votes.

Ses convictions, son refus de la langue de bois et son enthousiasme finissent par payer. Elle est nommée au conseil national inter régional, Secrétaire nationale des Verts en novembre 2006.

En 2007, les législatives ne sont pas une réussite pour elle. Dans la 3e circonscription du Val-de-Marne, elle n’obtient que 3,55% des résultats.

Les municipales de mars 2008 la font élire à la Mairie de Villeneuve-Saint-Georges en tant que 3e adjointe au Maire à l’urbanisme, à l’aménagement et au développement soutenable. En décembre 2008, elle est reconduite à son poste de Secrétaire nationale des Verts avec 70,99% des suffrages.

Lors de son premier mandat, elle a mis en place une politique d'ouverture et a oeuvré pour un rassemblement qui présente une liste Europe Écologie pour les élections européennes de 2009.

Ne souhaitant pas cumuler deux mandats, elle n’est pas candidate mais montre une volonté de cohésion avec les différentes tendances en propulsant Daniel Cohn-Bendit, le coprésident des Verts européens avec qui elle n’entretient pas les meilleurs rapports, comme figure de proue de la campagne. Stratégie payante : la liste du mouvement de rassemblement remporte 16,28% des suffrages et place 14 députés au Parlement européen.

Forte de ce succès, Cécile Duflot se prononce pour la poursuite de ce rassemblement et la création de listes autonomes d’Europe Ecologie aux régionales de 2010. Elle est la tête de liste en Île-de-France avec pour ambition de doubler le budget du conseil régional consacré au logement, de réquisitionner les logements vides, de créer 170 000 emplois verts et un Pass Navigo à zone et tarif unique, et d’établir une fiscalité environnementale.

Durant cette campagne, elle fustige le Grand Paris soutenu par Nicolas Sarkozy et dénonce l'inefficacité de la taxe carbone instaurée par le gouvernement Fillon.

Au premier tour des élections en mars 2010, le parti recueille 16,58% des voix. Cécile Duflot est élue conseillère régionale au deuxième tour et Présidente du groupe Europe Ecologie au conseil régional d’Ile-de-France fin mars 2010. Avec 50 élus écologistes, le groupe Europe Écologie devient la troisième force au conseil régional. Les Verts n'autorisant pas le cumul des mandats, elle est contrainte de démissionner de son poste d'adjointe au maire de Villeneuve-Saint-Georges en mars 2011.

En novembre 2010, elle est secrétaire nationale d’Europe Ecologie les Verts, nouvelle dénomination du parti Verts, à la suite d'un changement de statut.

Sa position de « patronne des écolos » et les scores importants obtenus aux élections européennes et régionales des Verts lui valent d’être classée 32e dans la liste des 100 penseurs mondiaux par le magazine américain Foreign Policy, fin 2010.

Le 29 mai 2011, les militants d’Europe-Ecologie sont appelés à élire leur nouveau secrétaire nationale. La motion que Cécile Duflot conduit avec Pascal Durand,  Philippe Meirieu et Dominique Voynet obtient 50,25 % des suffrages des militants d'Europe Écologie Les Verts. Celle de Daniel Cohn-Bendit et Marie Bové obtient 26,6% des voix.

Le 4 juin 2011, elle est reconduite pour la troisième fois à la tête d'Europe Ecologie les Verts avec 92,7 % des votes des 600 délégués réunis lors du premier congrès fédéral à La Rochelle, congrès auquel ne participe pas Daniel Cohn-Bendit marquant ainsi son opposition au choix électoral.

Le 15 novembre 2011, elle annonce dans le journal Le Parisien, qu'elle sera candidate dans la 6e circonscription de Paris à l'élection législative de 2012, investiture dans le cadre d'un accord entre le Parti socialiste et Europe Écologie Les Verts.

Le 7 mai 2012, quelques jours avant sa nomination en tant que Ministre, elle annonce devant le Conseil fédéral d'EELV réuni à Créteil, qu'elle quittera ses fonctions de secrétaire nationale d'Europe Ecologie les Verts le 22 juin 2012 après les élections législatives, peut être une manière claire de montrer sa disponibilité.

Stratégie réussie ou pas, en tous cas, François Hollande la nomme Ministre de l'Égalité des Territoires et du Logement le 16 mai 2012.

 

Pour une politicienne qui se veut avant tout une femme normale se déplaçant encore en transports en commun, ses premiers pas en tant que ministre ont été très remarqués. Une fausse polémique s’est déclenchée lorsque le jour du premier conseil des ministres, jeudi 18 mai, elle s’est présentée vêtue d’un jean. Nadine Morano, ancienne ministre UMP n’a pas manqué de souligner ce qui, pour elle, est un manque de respect vis-à-vis des français : « Je trouve que quand on représente les Français, il faut faire la différence entre la dilettante du week-end et la tenue du conseil des ministres. C'est un moment protocolaire de la République où nous représentons tous les Français.»

 

Cette critique a fait sourire à gauche comme à droite avec Roselyne Bachelot, ancienne ministres des Solidarités, qui avait également subi les assauts des critiques de mode.

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