« En cas d'élections générales, aucun résultat d'élection [...] ne peut être communiqué au public [...], en métropole, avant la fermeture du dernier bureau de vote sur le territoire métropolitain, » précise l’article L.52.2 du code électoral.
Si cette interdiction, dont le non-respect est passible d’une forte amende, est claire pour les médias français, s’applique-t-elle pour autant aux médias francophones, non basés en France ?
Certains, comme la Radio Télévision Belge Francophone et la Radio Télévision Suisse, ont pris le parti de privilégier le souci d’information, au grand dam de la Commission des sondages.
Philippe Laloux, digital media manager du Soir.be estime que « c'est une loi électorale contrôlée par le CSA, applicable sur le territoire français aux citoyens français. Les médias belges et étrangers ne dépendent pas d'une loi française.»
Ainsi le 6 mai, dès le milieu d’après midi, comme lors du premier tour et malgré des enquêtes préliminaires ouvertes par la Commission des sondages, les premières estimations circulaient. Avec des records d’audience, le site de la RTBF, qui annonçait 15 minutes avant 20h, « François Hollande sera bien le prochain président français, » a été saturé.
La Commission nationale de contrôle avait auparavant entrepris de « moderniser » la loi de 1977 en proposant « que soit fixée à 20 heures, le 6 mai prochain, la fermeture de l'ensemble des bureaux de vote de métropole. »
Recommandation rejetée par le Ministère de l’Intérieur. La France ne semble pas prête à se défaire de ses traditions électorales.
Fanny Dassié