« Au bord de l'implosion ». C'est avec ces mots que le service central du renseignement territorial du ministère de l'Intérieur qualifie la situation dans les hôpitaux, selon une note confidentielle que le journal Le Parisien-Aujourd'hui en France s'est procurée. Les urgences sont ainsi décrites comme « malades d'un engorgement massif », selon le document daté du 5 mars. « Une saturation qui est source de tensions (joutes verbales, insultes des patients) », explique la note. Conséquence directe, selon cet « état des lieux », d'une « dégradation de la qualité d'accueil des patients » et des « conditions de travail des personnels ». Les syndicats et les personnels « dénoncent le stress et l'épuisement des équipes de soins » et « n'hésitent plus à parler de burn out ».
La note met en garde contre un risque social : « Compte tenu de la fragilité économique des établissements hospitaliers et des annonces de restriction budgétaires, quelques mouvements de protestation pourraient prendre corps. » Et prend en exemple les hôpitaux de Lens, d'Orléans-La Source, du Mans et de Roanne, où des mouvements de grève sont en cours.
Interrogée par Le Parisien-Aujourd'hui en France, Marisol Touraine évoque « le travail conduit depuis un an avec les urgentistes pour régler, notamment, le problème des lits et fluidifier le parcours des patients ». La ministre de la Santé rappelle aussi l'accord sur le paiement des heures supplémentaires effectuées au-delà de 39 heures et jusqu'à 48 heures hebdomadaires.
La note du service central du renseignement territorial du ministère de l'Intérieur a en tout cas été adressée aux plus hautes autorités, à savoir le président, le Premier ministre et les ministères de la Santé et de l'Intérieur.
Caroline Moisson
Pour en savoir plus :
Hôpital : la mise en garde des renseignements généraux (par Daniel Rosenweg, Le Parisien-Aujourd’hui en France)