Alors que le Fonds Monétaire International (FMI) passe au crible l’économie française depuis des mois, il a rendu ce lundi 5 août un long rapport dans lequel il égrène de nouvelles recommandations pour renouer avec la croissance. Une croissance qui ne devrait d’ailleurs pointer le bout de son nez que l’année prochaine, avec une prévision de croissance de 0,8% en 2014. Dans son rapport, l’organisme se montre d’ores et déjà satisfait de la politique mise en place par le chef d’Etat français pour réduire le déficit, lequel devrait passer sous la barre fatidique de 3% de déficit à l’horizon 2015. Le FMI souligne même « de récentes améliorations des indicateurs économiques » et mise sur « une reprise progressive au second semestre 2013 ».
Pour atteindre de tels résultats, François Hollande mise depuis le début de son mandat sur deux axes majeurs : la réduction des dépenses principalement, ainsi qu’une augmentation des rentrées fiscales. Pour le FMI, la recette n’est pas idéale. Le gouvernement Ayrault souffrirait d’un manque de confiance qu’une hausse d’impôts ne ferait qu’encourager. Ed Gardner, chef de mission au FMI, précise sa position : « Il y a eu des doutes sur la direction prise au début du gouvernement Ayrault par la politique économique de la France qui ont pu affecter la confiance. Une clarification fiscale serait l'un des éléments qui permettrait de la restaurer. Les entreprises seront sensibles notamment à un effort fait sur les dépenses plutôt que sur les impôts ». Gare à une fiscalité trop agressive donc !
Si le FMI estime que la France est dans la bonne direction, grâce notamment à une rationalisation des dépenses et d’autres mesures plus ponctuelles telles que la création du crédit d'impôt compétitivité pour réduire le coût du travail ou le "choc" souhaité par François Hollande en matière de simplifications administratives pour les entreprises, du travail chemin reste à parcourir. Pour Ed Gardner, le salaire minimum devrait par exemple connaître « un gel temporaire car il est élevé et il contribue à exclure de l'emploi les jeunes et les moins qualifiés ». Trois autres leviers d’action sont également proposés pour augmenter les recettes de l’Etat : l'âge de départ en retraite, la durée des cotisations et le niveau des cotisations.
Face à toutes ces recommandations, le ministre de l’Economie s’est déclaré en accord avec l’avis du Fonds. Dans un communiqué, Pierre Moscovici a souligné que le projet de loi de finances pour 2014 privilégierait « les économies de dépenses par rapport aux hausses de prélèvements obligatoires » même si de nouvelles hausses d’impôts devraient encore voir le jour. Le holà sera aussi mis sur les économies de budget tandis que l’effort portera sur « la nécessité de donner désormais la priorité à la croissance, (…) et la mise en œuvre de réformes ambitieuses en faveur de l'emploi et de la compétitivité. »
Mathilde Leleu
Pour en savoir plus :
Pour rétablir la confiance, le FMI conseille une pause fiscale à la France (Le Monde)
France : Moscovici en accord avec le FMI (Le Figaro)
La France doit renoncer à de nouvelles hausses d'impôts, selon le FMI (Le Figaro)