Le ministre des finances veut faire la chasse au cash

jeudi 19 mars 2015

Michel Sapin a décidé que les transactions en liquide seraient désormais limitées. L’objectif mis en avant est de combattre le terrorisme en contrôlant les transactions en liquide. En surbrillance toutefois, ces nouvelles règles montrent aussi une intention manifeste de Bercy de limiter la fraude, le blanchiment et toutes autres activités illégales comme le travail au noir, qui s’appuient sur le paiement en argent liquide. Jusqu’à présent, les paiements en cash auprès des commerçants et artisans étaient plafonnés à 3 000€, ils ne pourront à partir du 1er septembre 2015, dépasser les 1 000€. Même régime sec pour les touristes qui font des achats en France. La limite était fixée à 15 000€, désormais, elle passera à 1 000€. Les retraits bancaires  feront aussi l’objet d’une meilleure surveillance à partir du 1er janvier 2016. Ainsi pour tous les dépôts et retraits d'argent, ils seront déclarés au fisc au-delà de 10 000 euros par mois. De même pour les cartes prépayées, pour lesquelles il faudra présenter son identité dès 250 euros, contre 2 500 euros actuellement.

Une mesure qui devrait en tous les cas, ravir les banques. Car le traitement des espèces leur coûte cher comme le montre une enquête réalisée en mars, par le cabinet de conseil Sia Partners auprès des banques belges. La facture du traitement des espèces se chiffre à 300 M€ par an pour les établissements de crédit belges. Et s’il est vrai que nos voisins belges apprécient particulièrement les paiements en espèces - en 2014, ils atteignaient 1 000 Md€ - nos banques hexagonales ne devraient pas bouder une telle mesure. Selon les chiffres de l’EPC et de la BCE, l’argent liquide représente encore 60 à 80% des opérations de paiement annuelles dans l’Union européenne…

Véronique Pierron

Pour en savoir plus :

Combattre le terrorisme (Le Monde)

Sia Partners (site officiel)

 

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