Des « emplois-jeunes » sous le gouvernement Jospin aux « emplois d’avenir » sous le gouvernement Ayrault. Entre les deux dispositifs, 15 ans ont passé, le chômage a explosé et se rapproche dangereusement des 3 millions de demandeurs d’emploi. Les jeunes ne sont pas épargnés. Bien au contraire. Le ministre du Travail a donc décidé de s’attaquer à ce problème. Et c’est en conseil des ministres mercredi que Michel Sapin a dévoilé les grandes lignes des « emplois d’avenir », promesse de campagne de François Hollande. Et première mesure de la bataille pour l’emploi du gouvernement.
Concrètement, ce sont 150 000 « emplois d’avenir », CDI ou CDD d’un an à trois ans, qui vont être créés d’ici 2014 – 100.000 dès 2013, puis 50.000 l’année suivante. Cœur de cible : les 16-25 ans sans diplôme ou peu qualifiés « résidant dans les zones sensibles urbaines ou dans des zones rurales extrêmement éloignées ». « Le noyau dur du chômage » pour Michel Sapin. Ces « employés d’avenir » travailleront dans « des activités d’avenir ou dont l’utilité sociale est avérée », comme la filière verte, le secteur social, les services à la personne, les filières numériques ou encore le tourisme. Pour un temps plein, l’État prendra à sa charge 75% du Smic, ce qui devrait lui coûter sur un an 1,5 milliard d’euros.
« Ni véritable emploi, ni véritable avenir », a aussitôt critiqué l’ancien Premier ministre François Fillon. Mais si le dispositif est plutôt décrié à droite, deux députés de l’opposition, Yves Jégo et Lionnel Luca, ont d’ores et déjà annoncé qu’ils voteront le texte. Côté syndicats, la prudence est de mise. Ainsi, pour FO, « le grand défi de ce type de contrat reste la pérennisation de l'emploi du jeune lorsque l'aide de l'Etat prendra fin ».
Caroline Moisson