Qui n’a pas pâli lors de la distribution des interros surprises ? Lorsque le prof pervers commençait d’une voix de juge d’assises, par la meilleure note et poursuivait impitoyable, son réquisitoire jusqu’à la plus mauvaise… C’est ce système de notation que près de 39% des enseignants veulent voir disparaitre. Selon une enquête interne en ligne du syndicat SE-UNSA lancée le 13 juin et qui a recueilli plus de 6500 réponses, les profs estiment qu’il faut « abandonner les notes chiffrées et les moyennes à l’école primaire et au collège ». Mais l’ancien prof de philo Vincent Peillon n’est pas du tout d’accord avec la suppression des notes. Perversité ? Pas encore. Le ministre de l’Education nationale prêche plutôt pour une « évolution » de sorte que la note engendre « un encouragement et pas un découragement », a-t-il expliqué, mardi 28 août, sur i-Télé. Il poursuivait en prônant un débat qui ne soit « pas manichéen, pour ou contre les notes ».
Des petits français très malheureux à l’école
Puis, jouant la carte de l’empathie « parce que les élèves de France, à part les petits japonais, sont les plus malheureux au monde », Vincent Peillon souhaite « une évolution de la façon dont nous notons, parce que la note doit pouvoir être aussi un encouragement et pas un découragement ». Mais c’est en France, une velléité des ministres de l’éducation de se vouloir visionnaires et M. Peillon n’y échappe pas et propose tout à trac, ce qui pourrait correspondre à une nouvelle réforme de l’éducation. Il prêche alors pour un système d’évaluation appelé « formative » « qui encourage à progresser » et non à décourager ce qui « conduit à l’échec ». Pour conclure enfin son exposé : « Donc il n'y a pas de suppressions des notes, il y a beaucoup de procédures, il faut faire évoluer notre façon de noter, cela vaut pour les élèves et pour les professeurs qui sont toujours notés comme les élèves ».
Véronique Pierron