C'est peu avant 7 heures, heure de la traite, samedi matin que le président de la République est arrivé au Salon de l'agriculture de Paris. Pendant huit heures, François Hollande est allé à la rencontre des éleveurs, des professionnels du secteur et des agriculteurs inquiets concernant l'application de la nouvelle Politique agricole commune (PAC). « Il y a urgence dans la simplification » des normes et dans l'application de la nouvelle PAC, a expliqué à l'AFP Guy Vasseur, président des Chambres d'agriculture. « Les agriculteurs vont dans quelques semaines faire leur déclaration PAC et personne ne sait de quoi il s'agit », a-t-il ajouté. Le chef de l'Etat a tenté de rassurer. « Je suis venu dire aux agriculteurs qu'ils ont un avenir et des opportunités ». L'Etat va agir « rapidement », a-t-il promis.

Changement climatique

Après avoir déambulé dans les allées, le chef de l'Etat a clos un forum organisé sur le thème de l'agriculture et du changement climatique. Sujet sensible alors que la France accueillera en décembre prochain la Conférence sur le climat et que l'agriculture contribue au réchauffement climatique. Selon les données publiées par l'Institut national de la recherche agronomique (INRA), les activités agricoles 2012 en France ont représenté 18% des émissions de gaz à effet de serre. François Hollande l'a rappelé les agriculteurs « ont un double défi : produire plus et réduire les effets de gaz à effet de serre ». Ils ont, selon lui, « une responsabilité ». Il a insisté sur la nécessité de « lutter contre le réchauffement climatique », de « produire mieux et de gérer de façon responsable les ressources en eaux ».

Par ailleurs, conscient de la crise qui frappe le monde agricole, d'un marché sans cesse en baisse et de l'embargo russe sur les produits alimentaires, François Hollande a assuré que « nous devons – l'Etat, l'Europe – être auprès des agriculteurs » et « faire en sorte qu'ils puissent être facilités dans leur acte de production ».

Vote FN

A un mois du premier tour des élections départementales, le Président a également cherché à rassurer alors que le vote FN ne cesse de monter dans les campagnes. « Il ne faut pas écouter les populistes, il faut écouter l'Europe qui a des solutions pour les agriculteurs », a-t-il dit. « Le populisme ronge les campagnes, avec eux, il n'y aurait plus d'Europe, plus d'aides aux agriculteurs, plus de garanties sur un certain nombre de prix ».

Enfin, François Hollande l'a redit haut et fort, pas question pour lui de changer de cap. Les Français demandent « que le pays change, que le pays réussisse. Il faut, quand on est dans l'opposition, en avoir conscience et quand on est dans la majorité, en avoir la responsabilité, la lucidité ».

Vanessa Gondouin-Haustein

Pour en savoir plus:

Le climat s'invite au salon de l'agriculture (Le Monde)