José Bové est surtout connu des Français pour ses actions militantes particulièrement médiatisées contre la culture des OGM ou contre la « malbouffe » et l’hégémonie américaine. Il est l’une des figures du mouvement altermondialiste. Syndicaliste agricole de la Confédération paysanne, puis de Via Campesina, il s’est présenté à l’élection présidentielle de 2007. Elu député européen le 7 juin 2009, il est actuellement vice-président de la Commission agriculture et développement rural au Parlement européen.
Il est aussi candidat aux élections européennes de 2014. Retour sur son parcours.
Ses origines. José Bové est né à Talence (en Gironde), le 11 juin 1953. Son père, Joseph Marie, d’origine luxembourgeoise, se voit attribuer la nationalité français en devenant directeur régional de l’Institut national de la Recherche agronomique (INRA) et devient membre de l’Académie des sciences. Colette, sa mère, est professeur de sciences naturelles. L’un de ses deux frères est ingénieur, l’autre informaticien. José Bové parle l’Anglais couramment. il a un baccalauréat en économie, qu’il a décroché avec mention.
Les débuts de son engagement. Au début des années 70, José Bové est pacifiste et antimilitariste. Il fréquente aussi les mouvements chrétiens ouvriers. Il milite contre la guerre du Viêt Nam, puis il est considéré comme déserteur, en 1972, lorsqu’il refuse d’effectuer son service militaire.
L’installation dans le Larzac. José Bové trouve refuge dans une exploitation agricole des Pyrénées. En 1973, il prend part au rassemblement national contre l’extension du camp militaire sur le causse du Larzac, puis à l’opération Moisson pour le Tiers monde. Il s’installe sur la plateau du Larzac avec sa femme, Alice Monier (qu’il épouse en 1989, avant de se séparer en 2000), et sa première fille, Marie. Il y élève des brebis tout en poursuivant son action. Dans les années 70, il participe à plusieurs actions contre l’extension du camp militaire du Larzac, qui rassemble ouvriers et paysans. Sa seconde fille, Hélène, naît en 1978. En 1981, c’est la victoire du mouvement du Larzac, François Mitterrand annonçant l’annulation du projet. Jusqu’à son élection comme député européen, José Bové est demeuré éleveur de brebis sur le plateau du Larzac.
Création de la Confédération paysanne. En 1978, José Bové et sa femme créent un Centre national des Jeunes agriculteurs (CCJA), puis en 1981, le Syndicat des paysans-travailleurs de l’Aveyron, qui prône déjà, une « autre agriculture ». En 1987, José Bové participe à la création de la Confédération paysanne, un syndicat agricole de gauche qui s’impose à l’industrie agro-alimentaire moderne et aux fournisseurs au nom du respect des personnes et de l’environnement.
Engagements et actions médiatisées. A côté du syndicalisme agricole, dans les années 90, José Bové milite auprès de différents organismes, comme Greenpeace auprès duquel il mène des actions anti-nucléaires, et notamment une action dans le lagon de Mururoa. Il se range également aux côtés des mouvements indépendantistes tahitiens et kanaks et fait partie des membres fondateurs de l’association altermondialiste ATTAC, en 1998.
En 1999, José Bové prend part à une action coup de poing, très médiatisée et symbolique : le démontage du chantier de construction du McDonald’s de Millau, dans l’Aveyron. L’entreprise américaine représente pour les militants à la fois la « malbouffe » et l’hégémonie américaine. A travers ce geste, les militants veulent dénoncer les sanctions douanières imposées par les Etats-Unis aux produits agricoles européens. Cette opération a valu au leader de la Confédération paysanne, trois mois de prison ferme.
José Bové a également recours à des actions illégales, que ses défenseurs qualifient de « désobéissance civile », comme l’arrachage ou le fauchage de champs d’essais OGM ou de plans de riz transgénique dans un laboratoire. A ce titre, il est condamné à plusieurs reprises, et même, à 10 mois ferme, en 2003. La Confédération paysanne dénonce alors « la dureté sans précédent de cette condamnation. » Il purgera finalement sa peine chez lui, après deux mois de prison, bénéficiant d’une grâce présidentielle.
L’action internationale et Via Campesina. José participe activement au mouvement altermondialiste dans les années 2000. Il manifeste contre l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) à Seattle, en 1999, il mène une action anti OGM au Brésil en janvier 2001, en marge du Forum social mondial. Il se rend aussi, aux côtés d’une délégation Via Campesina (une organisation paysanne internationale, réseau de petits et moyens paysans, ou de travailleurs agricoles, qui a vu le jour en 1993) dans les territoires palestiniens, sur invitation des paysans palestiniens, en 2002. En août 2003, ne souhaitant pas devenir le « porte-parole » définitif de la Confédération paysanne, et alors que son exposition médiatique suscite un certain agacement, José Bové annonce son retrait. Il poursuit son engagement à l’international et devient porte-parole de Via Campesina. Il est chargé, notamment, de faire reconnaître la souveraineté alimentaire comme un nouveau droit de l’Homme. En 2004, il se rend en Bolivie, où il participe à une mission de solidarité à Francisco Cortes, un militant colombien emprisonné depuis plus d’un an, puis en Corée du Sud sur invitation d’un syndicat agricole coréen.
José Bové milite pour le « non » au référendum de 2005, jugeant le Traité établissant une Constitution pour l’Europe « ultra-libéral » et « anti-social ».
Candidature à l’élection présidentielle de 2007. Le 13 juin 2006, José Bové se déclare candidat à la présidentielle française, dans un entretien au journal Libération. Il explique qu’il se sent le plus apte à rassembler la gauche de la gauche. Au premier tour, il a réalisé, sous l’étiquette « Osez Bové », un score de 483.000 voix, soit à peine plus d’1,30 % des suffrages, un score faible le reléguant à la 10e place sur 12 candidats. Pour le deuxième tour, il s’est rangé derrière Ségolène Royal qui lui proposait une mission d’étude sur la question de « la mondialisation et la souveraineté alimentaire », une décision critiquée par la Ligue Communiste Révolutionnaire (LCR) qui a accusé José Bové de renier ses convictions par intérêt personnel.
Candidature aux élections européennes de 2009. José est choisi comme tête de liste d’Europe Ecologie dans la circonscription du Sud-Ouest. Il est élu député Européen le 7 juin 2009, désormais dans le nouveau parti Europe Ecologie Les Verts, fusion des Verts et d’Europe Ecologie.
Campagne présidentielle de 2012. José Bové est l’un des porte-parole de la candidate Eva Joly pour la présidentielle de 2012, malgré son soutien à Nicolas Hulot lors des primaires. Le 16 septembre 2013, il est désigné par EELV pour représenter la France à la primaire européenne verte de 2013, en vue des élections européennes de 2014. Pendant la campagne, le candidat a notamment dénoncé les mensonges de Marine Le Pen (également candidate) sur la question européenne, et notamment sur les supposés bénéfices d’une sortie de l’euro. José Bové est un Européen convaincu : « seul le plan européen permettra de faire face aux défis qui vont se présenter, notamment sur le plan énergétique », a-t-il déclaré. Il envisage, a-t-il fait savoir, de se présenter à la présidence de la Commission européenne, l’une des principales institutions européennes avec le Parlement européen, le Conseil européen et le Conseil de l’Union européenne. La Commission européenne propose et met en œuvre les politiques communautaires.
C’est le 25 mai 2014 que les Français éliront le nouveau Parlement européen. Le scrutin désignera les 74 eurodéputés qui représenteront la France au sein du Parlement de Strasbourg.
Léa Maltais
En savoir plus :
José Bové sur Twitter : https://twitter.com/josebove
José Bové poursuivi pour le « saccage » d’un McDonald’s en 1999 : http://www.ina.fr/video/CAC99033979
José Bové se lance dans la course présidentielle de 2007 : http://www.lexpress.fr/actualite/politique/jose-bove-se-lance-dans-la-course_462640.html
Le site officiel de l’équipe de campagne pour les Européennes : http://jose-bove.eu/