Décidément les riches contribuables français sont au centre de toutes les attentions. L’Angleterre, en premier, avait ouvert le bal en juin dernier lors du sommet du G20 au Mexique. Le Premier ministre britannique avait ainsi déclaré vouloir dérouler le tapis rouge aux Français qui verront leurs revenus taxés à plus de 75%. C’est maintenant au tour d’un État américain de leur faire des avances.
« Mississipi welcomes you » Le message est clair. Signé du gouverneur républicain du Mississipi Haley Barbour, il s’adresse aux Français qui veulent « fuir le nouveau régime ». Dans une tribune publiée sur le site Foreign Policy et intitulée « Give Me Your Tired, Your Poor French Millionaires » (« Donnez-moi vos pauvres millionnaires français fatigués »), il ironise sur le projet fiscal de François Hollande. Et estime que cette taxe « est plus un symbole politique qu’une mesure économique ». Qui a pour but de donner au président français « une couverture politique ».
« Si vous pensez que les Français taxent tout ce qui bouge, vous n’êtes pas très loin », ajoute Haley Barbour. Qui, pour justifier son intention d’accueillir à bras ouverts nos millionnaires, joue sur la corde de son héritage français pour faire la publicité de son État. Le gouverneur du Mississipi vante ainsi que Barbour est un vieux nom huguenot et que l’un de ces ancêtres, Louis LeFleur, un commerçant français, a rencontré le succès en s’installant ici.
Pourquoi alors ne pas « monter un business pour attirer les riches Français et les entreprises prospères de France dans le Mississipi » ?, s’interroge Haley Barbour, qui rappelle que son État offre des impôts bas et une politique pro-entreprise. En tout cas, celui qui se demande si « les Américains ou d’autres doivent se préparer à une nouvelle vague d’émigration française, non pas d’explorateurs mais d’entrepreneurs et autres employeurs » n’a aucun scrupule à leur dérouler le tapis rouge. Et envisage même de dresser le drapeau tricolore sur Fort Maurepas. « Bienvenue mes amis ! », conclut, en français, Haley Barbour.
Caroline Moisson