Alors qu'il s'apprête à prendre un Thalys en partance pour Bruxelles, l'ancien ambassadeur de France en Tunisie, Boris Boillon, aurait été contrôlé et interpellé par la douane à la gare du Nord le 31 juillet dernier. C'est en tous cas l'information révélé vendredi 30 août par le site Internet Mediapart qui aurait eu accès au procès verbal de l'interpellation. Le site d'information ajoute que Boris Boillon, vêtu d'un jean et d'un polo, voyageait sans document d'identité, ni téléphone portable et que seules ses trois cartes bleues auraient pu attester de son identité. Il transportait également un sac contenant 350.000 euros et 40.000 dollars en espèces.
Pourtant, l'article 464 du code des douanes interdit le transfert dans un autre pays de l'Union européenne de sommes supérieures à 10.000 euros, sans déclaration préalables. “Il s'agit de sommes que j'ai touchées cette année dans le cadre de mes activités en Irak qui correspondent aux prestations que j'effectue avec des sociétés irakiennes”, explique Boris Boillon aux douaniers. “En l'absence de système bancaire développé en Irak, ces entreprises m'ont réglé à Paris en numéraire”, ajoute-t-il. L'argent doit lui servir à créer une nouvelle filiale de sa société, Spartago, basée à Bruxelles et il souhaitait selon ses dires “régulariser la situation de ces fonds depuis la Belgique”. Le service de police judiciaire de la Douane mène l'enquête. Il affirme également avoir “oublié” ses papiers d'identité en Belgique pays où il réside.
Sarkoboy et ambassadeur
Nommé conseiller diplomatique de Nicolas Sarkozy en 2007, Boris Boillon devient conseiller “Afrique du Nord, Proche et Moyen-Orient” à la présidence de la République, après l'élection de ce dernier. En juillet 2009, il est officiellement nommé ambassadeur de France en Irak, puis ambassadeur de France en Tunisie en 2011. Surnommé le “Sarkoboy” par Marine Le Pen, ce dernier publie quelques semaines plus tard une photo malencontreuse de lui-même sur son profil Copains d'avant. En pleine révolution de jasmin en Tunisie, la photo montre l'ambassadeur aux formes avantageuses, en slip de bain et torse nu sur une plage. Puis en septembre 2011, l'ambassadeur réagissant à la révolution qui secoue le pays pose en une du magazine tunisien Tunivisions, en smoking noir, façon James Bond. Depuis l'élection de François Hollande en mai 2012, le Sarkoboy évincé s'est reconvertit dans le privé en créant une société de consulting.
Vanessa Gondouin-Haustein
Pour en savoir plus :
Ambassadeur Twitter (Marianne)
Boillon arrêté (Le Monde)