And the winner is… François Goulard, ex député UMP pour ce constat désabusé : « Etre ancien ministre, c'est s'asseoir à l'arrière d'une voiture et s'apercevoir qu'elle ne démarre pas ». Car nos hommes politiques ont, eux aussi, leurs Oscars de l’humour décernés tous les ans par le Press Club de France. Si la palme revient cette année à François Goulard, le prix Press Club humour et politique 2012 a récompensé Jean Pierre Raffarin pour l’ensemble des ses raffarinades, œuvre dense s’il en est, soliloquées au fil d’années de politique et de concentration. Ségolène Royal n’a pas été mise à l’écart par le jury qui lui a accordé un prix spécial pour cette petite pointe pleine de misogynie : « Ce n'est pas plus mal que ce soit une femme qui soit élue pour faire le ménage ». Une distinction obtenue ex aequo avec le sénateur UMP Pierre Charron pour cette saillie commentant le score à la présidentielle de la candidate écologiste : « Eva Joly, c'est un pour tous, tous pour un et deux pour cent ». Alors que dans le même temps, le prix des internautes allait à l'ex-ministre UMP des Transports, Thierry Mariani, pour cet abrupt constat toujours d’actualité : « Il est plus facile de pacifier la Libye que l'UMP ». Et pour les novices en humour politique, le débutant Thierry Mandon, député PS de l'Essonne, a reçu le prix de l'encouragement pour avoir déclaré, après avoir battu aux législatives l'UMP Georges Tron, soupçonné de harcèlement podologique: « ça lui fera les pieds! ». Bref, un essai humoristique.
On peut regretter pourtant que la méchanceté toute fielleuse du ministre des Affaires européennes Bernard Cazeneuve, alors qu’il était porte-parole de François Hollande, n’ait pas été distinguée : « L'heure d'été aura surtout un avantage : c'est une heure de moins de Nicolas Sarkozy ». Une délicieuse cruauté qui fait penser aux hautes heures du député André Santini couronné en 1989 pour cette amabilité remarquable : « Saint Louis rendait la justice sous un chêne. Pierre Arpaillange la rend comme un gland ». Santini qui a fait les beaux jours du prix Press Club lorsque deux ans plus tard, il constatait : « Mgr Decourtray n'a rien compris au préservatif. La preuve, il le met à l'index ».
Véronique Pierron