Le 14 janvier François Hollande s’est saisi du dossier « Baby et Népal ». Baby et Népal sont deux éléphantes que le cirque Pinder a confiées au zoo de Lyon en 1999. Elles sont suspectées d’être atteintes par la tuberculose suite à la mort d’une de leurs congénères et devraient donc être euthanasiées afin d’éviter une contagion aux humains. Mais une mobilisation s’est formée pour sauver ces animaux, avec à leur tête Brigitte Bardot qui insiste sur le fait que leur infection n’est pas démontrée et qui, si elle l’était, propose, ainsi que le président du cirque Pinder Gilbert Edelstein, de les recueillir et de les soigner tout en les tenant isolées. Inspirée par Gérard Depardieu, l’actrice a menacé, le 4 janvier, de prendre la nationalité russe « afin de fuir ce pays qui n’est plus qu’un cimetière d’animaux » si les deux éléphantes étaient abattues. Déclarations qui ont suscité l’ironie de deux ministres, celui de l’Économie solidaire, Benoît Hamon, qui envisage le mariage des deux acteurs et la ministre des personnes âgées, Michèle Delaunay qui a déclaré : « j’ai une longue liste de personnes que je voudrais voir en Russie. »
Face à la mobilisation des défenseurs des animaux – une pétition a été lancée et un recours a également été déposé devant le Conseil d’État par les avocats du cirque Pinder contre l’arrêté préfectorale demandant l’euthanasie – le président de la République a répondu dans une lettre à Brigitte Bardot : « J’ai demandé au ministre de l'agriculture, M. Stéphane Le Foll, d'approfondir les éléments de diagnostic sur l'état sanitaire des animaux et sur la réalité des traitements disponibles en cas d'atteinte par la tuberculose, sur la base notamment des éléments que lui communiquera votre Fondation ». Brigitte Bardot, Gilbert Edelstein, ou encore Stéphanie de Monaco contestent le fait que ces deux éléphantes soient malades et contagieuses et dénoncent la volonté du zoo de se débarrasser d’elles. Ce mardi 15 janvier, l’autorisation pour un nouvel examen de santé par des experts vétérinaires de renommée internationale a été donnée. Mais selon l’ancien directeur de l’École vétérinaire de Maisons-Alfort, Robert Moraillon, « au cas où de nouveaux tests se révèleraient positifs, ils faudrait sérieusement discuter du choix entre euthanasie et thérapeutique », car les traitements antibiotiques, dont les résultats ne sont pas assurés, favorisent l’antibiorésistance de la bactérie.
Anne-Laure Chanteloup