L’Assemblée nationale n’est pas réputée pour son calme. Les députés n’ont pas dérogé à la règle lors des débats sur le mariage pour tous qui ont animé l’hémicycle ces derniers jours.
Quand Twitter s’invite dans les débats
Claude Bartolone, président de l’Assemblée, a parfois toutes les peines à faire régner l’ordre. Les élus ont pris l’habitude de tweeter pendant les débats, engageant une discussion parallèle, pas toujours sereine. On a ainsi vu récemment le député UMP des Côtes d’Armor Marc Le Fur poster un montage-photo montrant un député PS en pleine partie de Scrabble, accompagné de cette légende : «Mariage gay, adoption, PMA, GPA, ce député décide du sort des enfants en France. Et vous ? www.exigeonsunreferendum.fr »
Problème, celui qu’il présentait comme Guillaume Bachelay, n’était pas Guillaume Bachelay mais Thomas Thévenoud, un autre député socialiste. L’erreur a donc suscité la réaction immédiate du patron des députés PS Bruno Le Roux qui a jugé « inadmissible » la publication « de ces photos et d’un texte totalement tronqué. »
Les Tweets accusés de « polluer les débats »
D’autres Tweets ont fusé ces derniers jours, à commencer par l’échange quelque peu musclé entre le député PS Olivier Faure et le député UMP Hervé Mariton.
Olivier Faure ouvre les hostilités sur son compte Twitter : « Mariton parle de la présence "décorative" de Marisol Touraine. Comme quoi on peut cumuler homophobie et sexisme #Directan #MariagePourTous ». Le tweet suscite l’immédiate indignation d’Hervé Mariton qui met alors le sujet sur la table et demande une réflexion de fond sur l’usage de Twitter dans l’hémicycle.
Pas d’interdiction du wifi mais une règle du jeu
Interdire Twitter à l'Assemblée ? Nécessité pour les uns, recul pour les autres… Pour Philippe Gosselin (député UMP) par exemple : « Il faudra des règles ». Le socialiste Yann Galut au contraire raille : «Incroyable les députés UMP veulent censurer Twitter ! Ils ont peur que leurs propos soient repris en direct».
De son côté, Claude Bartolone a fait part de son scepticisme : « Contrôler tous les échanges, sur un certain nombre de réseaux ou sur Twitter, ça va être compliqué ! » avant de trancher : « il n’y aura pas d'interdiction du wifi, parce qu'aujourd'hui les méthodes de communication électronique font partie de la vie, mais une règle du jeu. Je veux qu'il y ait une règle du jeu. »
Quoiqu’il en soit, les Parlementaires doivent prendre conscience qu'ils sont désormais extrêmement suivis sur les réseaux sociaux et qu’ils ont de ce fait une responsabilité, y compris sur Twitter.
Susie Bourquin