Il y a « un risque principal, un risque majeur, c'est l'abstention, l'abstention, l'abstention » martelait le député PS Christophe Borgel, début février. Et ce risque, le gouvernement a décidé d’essayer de l’enrailler en éveillant et responsabilisant la conscience des électeurs. Pour ce faire, il a engagé une vaste campagne de sensibilisation présenté lundi par le premier ministre Jean-Marc Ayrault et le ministre de l’intérieur Manuel Valls. L’objectif étant de cibler en particulier les moins de 35 ans, plus enclins que leurs ainés à l’abstentionnisme. Les élections municipales de 2008 avait, en effet, connu un taux record pour ce type de scrutin avec une participation de seulement 66,5%.
La campagne se veut résolument incitative via des messages diffusés sur Twitter, Facebook et sur l’application de Vidéos Vine, via des slogans comme « Vous aimez liker ? Votez » ou encore « Voter, c'est tweeter en vrai » et trouver le hashtag #OuiJeVote. Le dispositif d’un coût de 1,8 M€ se décline aussi sur les radios via des spots diffusés sur 15 stations, prendront la forme de deux films web visibles sur Youtube et Dailymotion et verra la création d’un site internet nommé OuiJevote.fr où les électeurs pourront trouver des outils pédagogiques, des infographies et des dépliants.
Informer sur les modifications liées scrutin
Le second objectif de cette vaste campagne est d’informer sur les nouveautés que comportera ce scrutin car ces modifications selon Jean-Marc Ayrault « peuvent perturber la vie des électeurs ». Parmi les nouveautés, les électeurs des communes de plus de 1 000 habitants éliront sur le même bulletin leurs conseillers municipaux et communautaires. De plus, la carte d’identité sera obligatoirement présentée partout, les listes paritaires hommes-femmes seront obligatoires dès le seuil de 1 000 habitants, le panachage et le raturage entraineront l’annulation du bulletin de vote. Enfin, on pourra télécharger son formulaire de procuration par internet.
Bien sûr, cette campagne concerne les électeurs de tous bords politiques mais le gouvernement entend aussi mobiliser ses troupes dans un contexte de grande morosité politique à la veille des élections municipales. D’ailleurs, le député socialiste de l’Essonne, Jérôme Guedj soulignait : « Contrairement à 1992-1993, je ressens plus de la résignation que de la colère, mais sur le fond c'est aussi dévastateur car cela peut conduire à l'abstention des électeurs de gauche ». D’ailleurs, la candidate PS à Paris Anne Hidalgo a aussi pris les devants en présentant lundi, une campagne de mobilisation autour du slogan « Vous faites quoi le 23 mars ? », via un clip tourné auprès de quatre Parisiens.
Véronique Pierron
Pour en savoir plus :
L’abstentionnisme (Vie publique)
OuiJevote.fr (site officiel)
Listes paritaires hommes-femmes (Haut conseil de l'égalité)
Vous faites quoi le 23 mars ? (Campagne Anne Hidalgo)