Les chiffres avancés par l’ « Etude relative aux aspects économiques et juridiques des transferts de joueurs » ont de quoi faire réagir. Surtout en période de crise où tout le monde ne parle que de se serrer la ceinture. Dans un rapport publié le 7 février dernier, la Commission européenne révèle que les mouvements de joueurs de football ont brassé quelque trois milliards d’euros en 2011. Entre 1995 et 2011, « le nombre de transferts a été multiplié par 3,2, tandis que leur valeur a elle été multipliée par 7 ».
Des montants faramineux, voire indécents, qui se concentrent autour d’une poignée de clubs, de joueurs stars et d’agents. En effet, comme le souligne cette étude, « le big-5 représentaient près de 55% (du montant des transferts) en 2011. » Plus de la moitié de la somme donc pour les cinq plus grosses ligues européennes : Allemagne, Angleterre, Espagne, France et Italie.
Suite à ce constat, le rapport propose toute une série de mesures visant à rééquilibrer le football européen. Parmi elles, l’instauration d’une « redevance » prélevée sur les indemnités de transferts dépassant un certain montant (à déterminer), « afin de financer un mécanisme de redistribution entre les clubs les plus riches et ceux les moins fortunés. »
La Commission européenne cherche aussi à freiner l’inflation des prix en limitant les montants des indemnités de transferts dans certains cas spécifiques.
Des mesures pleines de bonnes intentions, qui risquent d’être difficilement acceptées par certains clubs phares du football européen.
Violaine Badie