A quand la paix ? Ou du moins la tolérance ? C’était un peu l’essence du premier plaidoyer du Président Hollande à la tribune de l’ONU mardi. Si les dirigeants français n’ont jamais hésité à porter haut le flambeau de l’abolition de la peine de mort comme le fit en son temps le grand Badinter, porter l’engagement pour la reconnaissance des droits des homosexuels devant la tribune des Nations unies est plus rare. C’est en tous les cas, un geste fort du président de la République. Et ce, quand on sait que l’homosexualité est toujours pénalisée dans des dizaines de pays et passible de la peine de mort dans certains Etats religieux comme l'Arabie saoudite et le Soudan. Aujourd’hui, une proposition de loi en Ouganda prévoit même de pendre les homosexuels.
L’homophobie a la vie dure. Et c’est pourquoi le président Hollande transformé en tribun onusien a déclaré que la France entend être « exemplaire pour porter les libertés fondamentales : c'est son combat, c'est aussi son honneur ». Pour ce tout premier discours devant l'assemblée plénière des Nations unies, il ajoutait : « C’est la raison pour laquelle la France continuera de mener tous ces combats : pour l'abolition de la peine de mort, pour les droits des femmes à l'égalité et à la dignité, pour la dépénalisation universelle de l'homosexualité, qui ne peut pas être reconnue comme un crime mais au contraire comme une reconnaissance d'une orientation ». Il concrétise ainsi à l’échelle internationale, sa promesse d’un texte autorisant le mariage aux personnes de même sexe pour 2013.
Véronique Pierron