Quelque 2 500 décideurs politiques et économiques étaient réunis jusqu'à samedi soir à Davos, en Suisse, pour participer à la 45 édition du Forum économique mondial. C'est une première pour le président socialiste François Hollande, qui pendant 45 minutes, soit deux fois le temps qui lui était imparti, a appelé les grandes entreprises et les investisseurs à se tenir contre le terrorisme et le réchauffement climatique. « Ne laissez pas agir aujourd'hui une bête qui vous frappera aussi le moment venu », a-t-il mis en garde.
Quinze jours après les attentats sanglants qui ont endeuillé la France, le chef de l'Etat a plaidé en faveur d'une réponse « globale, internationale, partagée entre les Etats qui sont en première ligne, les gouvernements, mais aussi les entreprises, notamment les plus grandes, qui ont aussi à intervenir ». François Hollande a estimé que le monde économique et de l'entreprise avait un rôle important à jouer. Il a martelé que le « système financier » se devait d'être « un élément de sécurité » qui lutte contre les sources de financement du terrorisme.
Par ailleurs, le président français a souhaité une meilleure répartition des moyens européens en faveur de la sécurité. « Nous devons informer davantage, investir dans la cyberdéfense, la cybersécurité ». S'il a reconnu que cet investissement coûtait cher, il a aussi ajouté que « cet investissement est celui que la France doit porter pour elle-même, l'Europe et le monde ». Et de conclure son point en arguant que « nos intérêts sont communs à condition que nous prenions nos responsabilités ».
Réchauffement climatique
S'exprimant ensuite sur la lutte contre le réchauffement climatique, le chef de l'Etat a mis l'accent sur « l'économie verte ». La conférence mondiale sur le climat de décembre 2015 se tiendra à Paris et François Hollande a rappelé aux décideurs la nécessite d'« investir massivement dans l'économie verte ». Le fonds vert de l'ONU, qui finance des actions contre le réchauffement climatique dans les pays émergents et pauvres, n'a recueilli que 10 milliards d'euros alors que « 100 sont nécessaires », a souligné le chef d'Etat.
Enfin, en marge de son cours, François Hollande s'est « félicité » de la décision prise par la Banque centrale européenne (BCE) de racheter massivement des dettes pour relancer l'économie de la zone euro.
Vanessa Gondouin-Haustein
Pour en savoir plus:
Terrorisme, Climat: Hollande mobilise Etats et grandes entreprises à Davos (Journal du dimanche)