Qui peut se passer d’Hubert Védrine ? Celui dont Jacques Chirac vantait dans ses mémoires la « grande finesse d’analyse » est à nouveau appelé par la présidence. François Hollande a ainsi confié mercredi 18 juillet à l’ancien ministre des Affaires étrangères, « la charge d’évaluer le retour de la France dans le commandement militaire intégré de l’Alliance atlantique et le développement de la relation transatlantique dans la décennie à venir ». Or, Hubert Védrine s’était montré hostile à la décision du précédent président de la République, Nicolas Sarkozy, de ramener la France dans le commandement intégré de l’OTAN, en mars 2009. « Pour beaucoup de pays dans le monde, la décision de la France de rejoindre le commandement intégré de l’OTAN est symbolique d’un renoncement français à une certaine autonomie de pensée et d’action dans les relations internationales », avait estimé M. Védrine, dans un chat au Monde.fr.
Dans un communiqué, l’Elysée précise que « les conclusions de ce travail seront portées à la connaissance du président de la République d’ici le 31 octobre 2012 ». Ces conclusions seront également communiquées à la commission chargée d’élaborer le nouveau Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale présidée par Jean-Marie Guéhenno, conseiller à la Cour des comptes, « afin d’être utilement prises en compte par elle », ajoute le communiqué. Cette commission doit remettre au président Hollande « fin 2012 » un rapport qui ouvrira la voie à une loi de programmation militaire (2014-2019) qui sera soumise au parlement en 2013.
Véronique Pierron