Mardi 22 janvier, Paris et Berlin ont tenu à fêter en grandes pompes les 50 ans du traité de l’Elysée signé le 22 janvier 1963. Une grande partie du gouvernement Ayrault s’est en effet rendu dans la capitale européenne pour rendre hommage à l’acte de naissance d’un rapprochement historique, de part et d’autre du Rhin. Moins de 20 ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale et dans un contexte tendu entre les deux pays, Charles de Gaulle et Konrad Adenauer avaient tenu à s’engager pour l’avenir, dans la voie d’une coopération accrue. Dans une tribune du Monde rédigée par Laurent Fabius et Guido Westerwelle, les ministres français et allemand des affaires étrangères considéraient le traité de l’Elysée comme un acte « révolutionnaire ». Selon eux, « l'Allemagne et la France s'y engagent ni plus ni moins à "parvenir, autant que possible, à une position analogue" sur toutes les questions économiques, politiques et culturelles importantes. »
Les célébrations du 22 janvier arrivent dans un contexte de divergences persistantes entre les deux pays. Divisés sur les questions économiques, François Hollande reprocherait notamment à l’Allemagne « de se dire européenne voire fédérale à long terme, mais d'être beaucoup plus réticente dès qu'il s'agit d'entrer dans les sujets concrets » analyse Le Monde. A contrario, l'Allemagne reproche à son voisin les failles d’un système jugé trop social et mal adapté au contexte actuel de crise économique. Elle réprouve aussi la volonté française de mutualiser les dettes au niveau européen et de renforcer la solidarité entre les pays, sans consentir à certains abandons de souveraineté.
Malgré les différends franco-allemands, les élus politiques ont donc tenu à commémorer l’amitié historique de ces deux pays, fer de lance de l’unité européenne. M. Fabius et M. Westerwelle ont d’ailleurs rappelé d’une même voix que « face aux dangers que nous devons affronter, et contrairement à ce qui est parfois prétendu, l'Europe n'est pas le problème, elle doit être la solution. »
Mathilde Leleu