Malgré une diplomatie préventive de dernière minute par médias interposés - François Hollande et Angela Merkel ont tenté de se rassurer mutuellement - une partie de la presse allemande considère que l’élection du candidat socialiste, qu’elle qualifie de revers pour Angela Merkel, va engendrer son isolement et son affaiblissement sur la scène européenne.
Le Financial Times Deutschland y voit « un tournant » pour celle qui avait affiché un soutien indéfectible à Nicolas Sarkozy. Pour Die Welt, le rapprochement de la France avec « la fraction dure des créateurs de dettes » provoquerait la rupture du « tandem franco-allemande ». Et tandis que ce dernier et le Tagesspiegel insistent sur le manque d’alliés de l’Allemagne pour son pacte budgétaire, face à la nouvelle donne française et grecque, Le Stuttgarter Zeitung lui, considère que la France n’est pas assez forte « pour imposer sa volonté contre d’autres poids-lourds de la communauté ».
D’autres médias se veulent plus optimistes et voient une opportunité d’arriver à un nouvel accord. Ainsi le Süddeutsche Zeitung, parle de « Merklande » qui « représentera à la fois l’Europe conservatrice-libérale et sociale-démocrate » et saura « mieux faire accepter leurs exigences aux autres peuples ». Selon Die Tageszeitung, cela « va même rendre plus praticable pour la dirigeante de la CDU la voie qui mène vers une grande coalition ».
Premier round, le 15 mai : Les deux dirigeants se rencontreront à Berlin.
Anne-Laure Chanteloup