Question commerce extérieur, on ne peut pas dire que la France soit la première de la classe. Chiffres à l’appui : l’Hexagone affiche un déficit record de 70 milliards d’euros en 2011, et entre 2005 et 2010, il a vu sa part dans les exportations mondiales chuter de 20%. Il est temps de remédier à cette situation, estiment Pierre Moscovici et Nicole Bricq.
Dans une tribune commune publiée dans Le Monde cette semaine, le ministre de l’Économie et des Finances et la ministre du Commerce extérieur donnent un avant-goût du plan d’action destiné à renforcer la compétitivité des entreprises françaises à l’exportation qui sera présenté fin septembre. Car tous deux ont en tête l’objectif fixé par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault : « réduire à zéro, en cinq ans, le déficit commercial de la France, hors énergie ».
« Seul un effort collectif, conduit dans un dialogue permanent avec les entreprises et mobilisant l’ensemble des moyens publics disponibles », permettra de l’atteindre. Et cela passera par la réorganisation des instruments publics – Ubifrance, banque publique d’investissement… – qui accompagnent les entreprises à l’export. Seront aussi encouragés « les regroupements des entreprises à travers l'organisation à l'export de filières stratégiques en s’appuyant sur les régions ».
« Il faut pousser plus loin l'avantage de la France dans la mondialisation, sans crainte ni naïveté », estiment les deux ministres qui ne s’interdisent pas d’associer « mondialisation » et « solidarité ». « Nous devons inventer, avec tous nos partenaires, un cadre et des institutions pour que la croissance mondiale soit plus forte et durable, humainement et écologiquement, pour que la mondialisation devienne enfin solidaire », concluent Pierre Moscovici et Nicole Bricq.
Caroline Moisson