C’est la plus importante visiste européenne depuis la révolution islamique de 1979 en Iran… Et ce sont une centaine d’entreprises françaises chapeautées par le Medef qui ont fait le déplacement pour rencontrer lundi Mohammad Nahavandian, le chef de cabinet du président Hassan Rohani, ainsi que des représentants de la Chambre de commerce, d'industrie, des mines et de l'agriculture iranienne. Il faut dire que la perspective d’une levée progressive des sanctions internationales liées au programme nucléaire iranien aiguise les appétits des grandes entreprises françaises pour ce pays de 80 millions d’habitants, producteur de pétrole et de gaz. Le 24 novembre dernier en effet, un accord intérimaire a été signé entre l'Iran et six grandes puissances, dont les Etats-Unis, qui prévoit le gel de plusieurs activités nucléaires iraniennes en échange d'un allègement des sanctions. A ce stade toutefois, la plupart des sanctions restent en place car un accord définitif n’est pas encore intervenu pour boucler le contentieux nucléaire iranien.
Satisfait de cette visite, Mohammad Nahavandian a déclaré à l’agence de presse officielle du pays, Irna : « Un nouveau chapitre s'est ouvert dans les relations entre l'Iran et l'Europe » et a même insisté sous forme de message d’évangélisation : « Vous devez transmettre le message suivant en rentrant: le potentiel de coopération avec l'Iran est réel et ne doit pas être ignoré. Ce sont les plus prévoyants qui pourront remporter cette course ». Mais au vu de la situation encore conflictuelle, les opportunités pour les entreprises étrangères restent limitées mais les groupes présents en Iran avant les sanctions souhaitent retourner dans le pays. Selon l'ancien ambassadeur de France en Iran François Nicoullaud il s’agirait de Renault, PSA Peugeot Citroën – pour qui l’Iran est le second marché en volume derrière la France - et des équipementiers automobiles, Total, Alsthom, Thales, mais aussi Airbus Group, Crédit agricole, Société générale et BNP Paribas. D’ailleurs les deux constructeurs automobiles avait déjà délégués des responsables en Iran lors de la Conférence internationale de l'industrie automobile l'an dernier. Quant à Gilles Normand, le directeur des opérations du groupe Renault pour la région Asie-Pacifique, il avait déclaré fin janvier anticiper une reprise de l’activité d’ici la fin du premier semestre. Coté Alsthom, on a précise que l’objectif du voyage était « exploratoire » alors que Vinci vise des opportunités dans les secteurs de l'hydraulique, des travaux de spécialité et du gaz naturel liquéfié.
Véronique Pierron
Pour aller plus loin :
Medef (site officiel)
Accord intérimaire en Iran (Les Echos)
Irna (Courrier international)
Groupes présents en Iran avant les sanctions (Le Monde)