L’accord commercial de l’Europe avec l’Ukraine est toujours à l’ordre du jour. C’est en tous les cas ce qu’affirment plusieurs membres de la Commission européenne. On se souvient que la crise politique en Ukraine a éclaté lorsqu’en novembre 2013, le président Viktor Ianoukovitch a refusé de signer un accord commercial avec l’Union Européenne en négociation depuis plusieurs années pour lui préférer les sirènes moscovites qui lui promettaient un prêt de 15 millions de dollars (11 millions d’euros) ainsi qu’une réduction sur le prix du gaz naturel que Moscou vend au pays. Et vu la tournure que les évènements ont pris ces derniers jours en Ukraine avec la destitution du président Ianoukovitch et la libération de prison et le retour sur la scène politique de l’opposante Ioulia Timochenko, la Russie a suspendu l’accord.
Partenaires commerciaux mais pas membres de l’UE
Evènements qui encouragent les rationnels et froids commissaires européens à prendre des risques en termes de statistiques à l’instar du commissaire européen au commerce, Karel de Gucht qui a déclaré à la chaine de télévision britannique Sky News, en parlant des ukrainiens : « Je crois que oui, ils vont signer cet accord » avant d’ajouter prudent : « Je ne sais pas quand. Il faut d'abord qu'il y ait un gouvernement pour ça, cela nécessitera une décision démocratique et il faudra que cela se fasse dans une situation stable ». Karel de Gucht n’est pas la seule voix au sein de la commission à croire en cet accord puisque Olli Rehn, chargé des affaires économiques et monétaires au sein de la Commission, avait assuré peu avant que l’Union Européenne était prête à offrir une importante aide financière à l’Ukraine mais réaffirmait aussi que la formation d’un gouvernement stable était un préalable obligatoire. Mais toujours prudents, les commissaires européens rappellent qu’un tel partenariat avec l’Ukraine ne supposait pas une adhésion à la communauté et selon Karel de Gucht : « Nous pouvons, et je crois que nous devons le faire, cela ne signifie pas qu'ils deviendront membre de l'UE. Il s'agit d'autre chose ».
Véronique Pierron
Pour en savoir plus :
La tournure que les évènements ont pris ces derniers jours en Ukraine (Le Monde)
Ioulia Timochenko (20 minutes)