« Beaucoup a été réalisé mais il y a encore beaucoup de pain sur la planche », a affirmé le président de la Banque Centrale Européenne Mario Draghi, lors de la conférence de presse, mercredi, faisant suite à la décision de la BCE de maintenir son taux directeur à 0,5%. « Il faudra faire davantage sur les réformes structurelles pas seulement pour la France mais pour l’ensemble des pays de la zone euro et mettre davantage l’accent sur le contrôle des déficit et des dépenses ».
Il a affirmé que la BCE maintiendra sa politique monétaire accommodante « aussi longtemps que nécessaire ». Pour ce faire, le président de la BCE s’est dit être « prêt à mettre en œuvre tous les instruments y compris un LTRO » c’est à dire une ligne de crédit massive, à long terme et très bon marché à destination des banques. L’objectif selon Mario Draghi est de faire en sorte « que la stabilité des marchés monétaires corresponde à notre politique ». « L’intention des gouverneurs est de garantir un accès accru à la liquidité » poursuit-il car « personne ne veut qu’un accident sur la liquidité ne survienne avant la reprise ». « Mais cela ne veut pas dire pour autant un défaut de capital », prévient-il.
Concernant l’inflation qui est aujourd’hui à 1,1% et qui doit passer selon les perspectives de la BCE à 3% l’année prochaine, le président de la BCE se veut confiant. « L’inflation suit le cours que nous prévoyons et elle restera modérée à des niveaux qui ne seront pas supérieurs à 2% et ça va perdurer » affirme-t-il. Ce taux d’inflation est en effet la résultante de plusieurs facteurs comme le prix de l’énergie, l’augmentation de la fiscalité indirecte, le prix des produits alimentaires, la réévaluation de l’euro et la situation économique. « La reprise est faible, elle est fragile et irrégulière », a confirmé Mario Draghi
Interrogé ensuite sur l’instabilité politique de certains pays européens et notamment de l’Italie, le président de ka BCE a botté en touche : « Nous constatons que les périodes d’instabilité n’ébranlent pas la stabilité de la zone euro ». « Elle est résiliente pour trois raisons, ajoute-t-il. Nous avons fait beaucoup de progrès en matière de crédibilité budgétaire et structurelle, suivent ensuite les décisions de la BCE concernant les BMT et enfin la condition de la zone euro s’est améliorée au cours de l’année 2012 et je ne pense pas que l’instabilité de certains pays va causer un retard ». Enfin, évoquant la paralysie budgétaire aux Etats Unis, Mario Draghi a concédé que « si elle devait se prolonger, elle représenterait une menace pour la liquidité ».
Véronique Pierron
Pour en savoir plus :
Le taux directeur (page de la Banque de France)
LTRO (La Tribune)
L’Italie en crise politique (RTL Belgique)
La paralysie budgétaire aux Etats Unis (Nouvel Observateur)