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L’atmosphère semblait légèrement tendue et grave lors de la poignée de mains entre le Président français François Hollande et le chef de l’église catholique. Ce dernier, moins souriant et chaleureux qu’à l’accoutumé, avait sûrement en tête les thèmes qui ont fait l’actualité en France ces dernières semaines: les modifications concernant la loi sur l’avortement et l’adoption du mariage homosexuel. Cela n’était pas fait pour mettre le pape à son aise. Ni François Hollande, d’ailleurs, qui semblait impressionné pour cette première rencontre au Saint-Siège.
C’est en aparté, seulement accompagnés d’un interprète, que le pape François a accueilli François Hollande pour un entretien de 35 minutes, qui, aux dires du communiqué du Vatican, n’a pas seulement porté sur l’actualité internationale: les thèmes épineux de la famille et la bioéthique ont été évoqués alors que les tensions entre le gouvernement français et les catholiques sont palpables.
François Hollande, lors de son allocution devant la presse, a lui voulu mettre l’accent sur les points de convergence : « S’il y a un mot, une valeur qui nous a rassemblé le pape François et moi-même, c’est le mot de dignité, la défense de la dignité humaine. »
Le Président a loué la position de l’église dans le dossier syrien et a invité le Vatican à recevoir la Coalition Démocrate Syrienne qui rassemble les principaux opposants au régime de Bachar Al Assad. Sur l’Afrique, et en particulier la Centrafrique, François Hollande a appelé au « dialogue et à la réconciliation. »
Autre sujet abordé, les chrétiens d’Orient : « Avec le pape François, nous avons voulu marquer notre inquiétude pour les chrétiens d’Orient qui doivent pouvoir rester là où ils sont depuis des siècles.» François Hollande s’est présenté comme un défenseur de la liberté de culte et des lieux saints. Convergence des points de vues également sur le trafic des êtres humains, l’accueil des réfugiés, la mondialisation et ses excès et abus et la lutte contre les actes antireligieux.
A la fin de l’entretien privé, la présentation de la délégation française a été l’occasion de détendre l’atmosphère. Le Président, accompagné du ministre de l'Intérieur Manuel Valls, de Nicolas Hulot et d’autres ministres, a intégré par surprise à la visite le père Georges Vandenbeusch, ancien otage au Cameroun relâché le 31 décembre. Ce dernier a reçu une chaleureuse accolade de la part du souverain pontife.
François Hollande a invité le pape dont il salue « la simplicité rayonnante » à se rendre en France dès qu’il le souhaiterait.
Fanny Dassié
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