Le sommet de Bruxelles avait pour objectif de trouver des solutions à court et à long terme permettant de sauver la zone euro. Après de longues et vives discussions nocturnes, dues aux revendications de l’Italie et de l’Espagne, c’est chose faite. Ces pays ont vu exploser les taux d’intérêts qui leur sont appliqués par des marchés inquiets. Ils ont donc fait pression sur les dirigeants européens, subordonnant la levée de leurs réserves sur le « pacte pour la croissance », qui semblait pourtant acquis, à l’adoption de mesures d’urgence visant à les sauver de l’étranglement.
Les États de la zone euro sont arrivés à un accord sur la mise en place, d’ici fin 2012, d’un mécanisme de surveillance unique du secteur bancaire - premier pas vers une union bancaire, où « la Banque centrale européenne jouera pleinement son rôle » selon les mots de José Manuel Barroso, le président de la Commission européenne - permettant la recapitalisation directe des banques par les fonds de secours, mais sous certaines conditions comme le précise la chancelière allemande, et l’assouplissement des conditions de rachat de la dette souveraine sur les marchés par ces fonds.
Ce compromis a donc permis l’adoption du pacte de croissance européen, portant sur quelques 120 milliards d’euros, venant compléter le pacte budgétaire. Il s’agit de l’augmentation de la capacité de prêt de la Banque européenne d’investissement de 60 milliards, de la réaffectation de fonds structurels non utilisés s’élevant à 55 milliards et de 5 milliards sous forme de « project bonds » dédiés aux investissements d’infrastructures, de transport et d’énergie, qui devraient être « lancé à l’été ». Si ces annonces ont déjà eu les premiers effets escomptés, avec le rebond de l’euro et la détente des taux d’emprunt à long terme de Madrid et Rome dès vendredi matin, certains analystes relèvent qu’il ne s’agit pas uniquement de dépenses publiques nouvelles, et considèrent que ce plan de relance « n’est pas très substantiel ».
Anne-Laure Chanteloup