Syrie : l’aide humanitaire française aux réfugiés en Jordanie

samedi 18 août 2012

La visite de Laurent Fabius en Jordanie, puis au Liban et en Turquie, doit, selon le Quai d’Orsay, être « l’occasion pour le ministre d’exprimer « l’appui de la France » à ces pays « dans leurs efforts pour accueillir les réfugiés » ainsi que son « soutien » à ces derniers. Soutien matérialisé notamment par l’installation d’un hôpital de campagne dans un camp de réfugiés à la frontière jordano-syrienne.

Selon l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), au 13 août, les réfugiés syriens seraient plus nombreux que les 157 577 enregistrés ou en cours d’enregistrement dans les pays voisins (45 998 en Jordanie, 37 740 au Liban, 14 129 en Iraq et 59 710 en Turquie). Le gouvernement jordanien estime que 145 000 à 150 000 personnes sont entrées en Jordanie depuis mars 2011. Face à cet afflux, il a dû ouvrir le camp de Zaatari dans le désert qui accueille aujourd’hui 6 000 réfugiés. C’est dans ce camp près de la frontière, où les conditions de vie très difficiles ont donné lieu à des heurts, que la France a installé un hôpital de campagne pour soigner les victimes des combats. Il comprend une antenne chirurgicale spécialisée dans les blessures de guerre, un centre de consultation médicale et un centre de vaccination.

 

Lors de sa visite en Jordanie, Laurent Fabius rencontrera notamment les personnels de ce groupe médico-chirurgical militaire (quelques 80 militaires dont 25 membres du personnel médical) et les acteurs humanitaires. Cependant ces derniers ne se réjouissent pas tous de ce déploiement. L’ONG Médecins du Monde (MdM) qui travaille sur place redoute une « confusion des rôles entre militaire et humanitaire ». Le directeur des opérations internationales, Gilbert Potier, déclarait sur Europe 1 que « l’aide humanitaire ne peut en aucun cas être instrumentalisée à des fins politiques et militaires ». Autre inquiétude, celle des réfugiés qui apprécient cette aide mais craignent qu’elle soit le signe d’un blocage du conflit et que la situation perdure. Certains auraient préféré une action militaire.

Outre la question humanitaire, la promotion d’ « une transition politique crédible et rapide en Syrie » sera au menu des discussions avec les autorités des trois pays. Vivement critiqué par l’opposition sur la gestion du dossier syrien, qui a même fait sortir du silence Nicolas Sarkozy, François Hollande entend démontrer son engagement dans la « recherche obstinée d’une solution politique en Syrie ».

Anne-Laure Chanteloup

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