Ancien élève de l'École Nationale d’Administration, promotion « Henri-François d’Aguesseau » en 1982, il a également une maîtrise de droit et est diplômé d’une autre prestigieuse école, l’Institut d’études politiques de Paris.
Pierre Ménat a effectué presque toute sa carrière au Quai d’Orsay. En 1974, il travaille pour le ministère de l’Intérieur comme chef de cabinet du secrétaire général de la préfecture de la Seine-Saint-Denis jusqu’en 1979, avant d’entrer à l’ENA. En 1983, il est intégré et titularisé au ministère des Affaires étrangères où il travaille tout d’abord à la direction des affaires économiques et financières à l’administration centrale en tant que rédacteur chargé des politiques communes de la Communauté Economique Européenne jusqu’en 1986, puis comme conseiller technique au cabinet du ministre Jean-Bernard Raimond de 1986 à 1988.
Parlant anglais, espagnol, allemand, roumain et polonais, Pierre Ménat s’envole ensuite pour New York afin de servir comme conseiller pour les questions politiques à la mission permanente de la France auprès des Nations Unies. En 1992, il change de fonction pour devenir, pendant un an, sous-directeur à la Direction des Nations Unies et des organisations internationales.
Entre 1993 et 1995, il est chargé de mission pour l’Europe et les questions économiques internationales auprès du ministre Alain Juppé. Il passe ensuite par l’Élysée comme conseiller pour les affaires européennes jusqu’en 1997 avant de s’installer à Bucarest en Roumanie pour son premier poste en tant qu’ambassadeur de France (1997-2002). Pierre Ménat a également été deux fois directeur de la coopération européenne, de 2002 à 2004, puis de 2007 à 2009.
Entre 2004 et 2011, il a été à deux reprises le représentant de la France à l’étranger: de 2004 à 2007 à Varsovie en Pologne et de juin 2009 à 2011 à Tunis en Tunisie en remplacement de Serge Degallaix en place depuis 2005.
Pierre Ménat est en poste lorsque la révolution tunisienne éclate et renverse le président Zine Ben Ali. Symbole de l’aveuglement de la présidence française quant au déroulé réel des évènements dans le pays lors de la révolution du jasmin, le diplomate avait écrit au Quai d'Orsay que Ben Ali avait « repris le contrôle de la situation » alors que quelques heures après, le 14 janvier 2011, ce dernier fuyait vers l'Arabie Saoudite. L’Elysée n’a donc jamais vu venir la chute de Ben Ali.
Pierre Ménat a été brutalement démis de ses fonctions pour son manque de réaction face aux évènements et rappelé en février 2011. Il a été aussitôt remplacé par Boris Boillon, ancien conseiller et proche de Nicolas Sarkozy, qui a rapidement attiré les foudres des tunisiens pour son comportement irrespectueux envers des journalistes locaux. Mais certains diplomates rassemblés sous le collectif de Marly assurent que la partie du télégramme de Pierre Ménat qui a fuité, a été choisie délibérément par l’Elysée pour se dédouaner. En effet, Pierre Ménat aurait également évoqué, dans ce même télégramme, la possibilité d’une fuite rapide du président tunisien.
Après un an et demi passé à Tunis, il revient donc à Paris en attente d’un nouveau poste à la hauteur de ses qualifications. Il va rapidement trouvé un point de chute avec sa nomination en tant qu’ambassadeur de France à La Haye aux Pays-Bas en juin 2011. C’est son troisième poste d’ambassadeur dans un pays européen après Bucarest de 1997 à 2002 et Varsovie de 2004 à 2007.
En avril 2012, Nicolas Sarkozy l’élève au grade prestigieux d’officier de la Légion d’honneur. Marié et père de deux enfants, il est également officier de l’ordre national du mérite et officier de l’Ordre du Mérite de la République de Pologne.
Fanny Dassié
Pour en savoir plus :
Les excuses de l'ambassadeur (Le Point)
Des diplomates contre la politique de l'Elysée (Le Point)