2% de hausse pour le Smic au 1er juillet

mercredi 27 juin 2012

1,4% de hausse au titre de l’inflation par anticipation + 0,6% de coup de pouce = 2% de revalorisation pour le Smic. Le ministre du Travail Michel Sapin l’a annoncé mardi à l’issue d’une réunion avec les partenaires sociaux. Confirmant ainsi les chiffres avancés ces derniers jours. Sur la feuille de paye, cette revalorisation représentera une hausse de 21,50 euros net par mois pour les quelque 2,5 millions de Smicards. Au 1er juillet, pour un temps plein, le salaire minimum mensuel passera donc de 1 398,37 euros brut à 1 425,67 euros brut, soit un taux horaire de 9,40 euros brut contre 9,22 euros brut actuellement. Le dernier coup de pouce remonte à 2006. Il avait alors été de 0,3%. Revaloriser le Smic était l’une des promesses de campagne de François Hollande.

 

« Nous rompons avec la politique du précédent gouvernement, qui par dogmatisme refusait tout coup de pouce. Une hausse de 2%, c'est substantiel pour les intéressés, sans déstabiliser le tissu économique de notre pays », s’est expliqué Michel Sapin. Le gouvernement n’avait d’ailleurs cessé de le marteler ces derniers jours : la revalorisation du Smic serait « limitée ». Car comme l’avait défendu François Hollande lors de sa première interview télé en tant que président de la République, « le chemin d'équilibre, c'est de permettre aux salariés qui n'ont pas été revalorisés en terme de pouvoir d'achat depuis cinq ans, d'avoir un coup de pouce, et en même temps de ne rien faire qui puisse déséquilibrer les PME qui sont aujourd'hui dans une difficulté de compétitivité ».

 

Coup de pouce vraiment ? Tout dépend évidemment de quel côté on se place. Ainsi, même si à l’origine le patronat était opposé à cette revalorisation, il tempère aujourd’hui et parle d’une hausse « raisonnable ». Laurence Parisot, présidente du Medef, estime que « cette décision permet aux salariés qui reçoivent le Smic d'avoir un peu plus que la simple augmentation liée aux critères économiques de l'inflation. Le gouvernement témoigne qu'il a intégré la réalité de l'économie d'aujourd'hui et l'objectif premier qui est l'emploi, l'emploi et l'emploi. »

 

En revanche, le discours est tout autre chez les syndicats et la Confédération générale des PME. Pour Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT, « c'est la déception qui domine, c'est une mesure très en décalage avec l'espoir des salariés ». « Le chiffre qu'il faut retenir, c'est 0,6% et ça représente une baguette de pain par semaine », a rajouté Paul Fourier, représentant du syndicat. Même son de cloche du côté de FO. Quant à la CGPME, elle a exprimé son inquiétude : « Il est à craindre que cette mesure ne se traduise par la destruction de plusieurs dizaines de milliers d'emplois parmi les moins qualifiés. »

Caroline Moisson

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