Cinq ans pour faire des économies. Avec la Loi de programmation militaire lancée il y a trois ans, le budget de la Défense était censé s’alléger. Comment ? En supprimant, entre 2009 et 2014, 54.000 postes, soit 17% des effectifs de la Défense. L’économie prévue sur la période 2009-2011 devait ainsi s’élever à 1,1 milliard d’euros. Sur le papier en tout cas. Et au final, sur le papier seulement. Car la réalité est tout autre, selon un bilan à mi-parcours présenté mercredi par la Cour des comptes.
Comme l’ont reconnu les Sages de la rue Cambon, « le ministère tient jusqu’à présent les objectifs en termes de réduction des effectifs, avec plus de 29.000 emplois supprimés » fin 2011. Dans ce contexte, la logique aurait voulu que la masse salariale diminue. Mais c’est le contraire qui s’est produit, puisqu’elle « continue sa progression, avec une augmentation de 1 milliard d'euros », explique Didier Migaud, premier président de la Cour des comptes. Et qui pourrait encore s’amplifier fin 2013…
Explication avancée par la Cour des comptes : « l’augmentation continue de l’encadrement supérieur » des armées, comme les officiers généraux et supérieurs, et qui, par conséquent, sont mieux payés. En totale contradiction donc avec les économies exigées et la diminution des effectifs.
Actuellement en cours de révision, le « Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale » fixera une nouvelle Loi de programmation militaire. Avec certainement de nouvelles économies à faire.
Caroline Moisson