Devant l’auditoire du Conseil Economique et Social mardi 12 juin, le président a démarré son discours en prêchant un « besoin de croissance ». « Elle doit être notre préoccupation, notre engagement » insistait--il pour prévenir aussitôt « elle ne naîtra pas de dépenses publiques supplémentaires au moment où les Etats connaissent un endettement élevé ».
Seulement pour le Président Hollande, cette croissance ne peut être envisagée que de concert avec les autres membres de l’Union Européenne. Il poursuivait dans ce sens : « Elle peut surgir d’une volonté commune, celle que l’Europe peut affirmer, de mettre en place des instruments nouveaux - euro-obligations, instruments financiers - notre imagination peut être grande ». Avant de préciser : « Nous avons besoin de davantage d’investissements privés comme publics, de mobiliser une épargne qui aujourd’hui est mal orientée, de protéger notre système financier, y compris de ses propres dérives ».
Pour lui toutefois, croissance et sérieux budgétaire ne sont pas antagonistes mais doivent au contraire, avancer dans la même direction. « Nous devrons réduire la dette publique, revenir à l’équilibre de nos finances publiques d’ici la fin du quinquennat, nous doter des disciplines nécessaires », a-t-il souligné. Mais la rigueur ne se suffit pas à elle-même comme l’expliquait M. Hollande : « S’il n’y a pas de croissance il n’y aura pas d’objectifs qui pourront être atteints en termes de réduction des finances publiques. Et, à l’inverse, si nous ne mettons pas de bon ordre à un certain nombre de dérives, il n’y aura pas de retour à la croissance. Les deux se tiennent et vont de pair ».
Véronique Pierron