Le député PS René Dosière, spécialiste des dépenses publiques, a fait ses comptes. En 2013, le budget de la République s’est élevé à 101,1 millions d’euros soit 10 millions de baisse par rapport à 2011. Sérieux jusqu’au bout, le député de l’Aisne épluche tous les ans les comptes de la République et mardi, il  a rendu public son « budget de l’Elysée, de Sarkozy à Hollande » sur son blog. L’élève Hollande est ainsi sacré par René Dosière « meilleur élève de la République » et souligne qu’ « avec l’arrivée de François Hollande à l’Élysée, c’est une gestion économe, efficace, exemplaire de l’argent public ». Le député picard ne se contente pas de grandes lignes mais fait dans la dentelle budgétaire en détaillant les différents postes de dépenses et les économies réalisées. 

Il précise ainsi que les dépenses liées aux déplacements du président de la République ont baissé en 2013 de 19% par rapport à 2011 pour se fixer à 14,7 millions d’euros en raison notamment d’ « une réduction de la taille des délégations, l'utilisation de modes de transport plus économiques (train, voiture, avion plus modeste...) et des prestations plus modestes en matière d'hébergement, de restauration, de réception ».  Il précise ces chiffres en observant dans son étude : « En France, François Hollande a effectué 56 déplacements pour un coût de 2,3 millions, soit un coût moyen de 41 000 euros par déplacement. En 2011, les 77 déplacements de Nicolas Sarkozy avaient coûté 9,7 millions, soit 126 000 euros par déplacement » et souligne  que la différence est plus modeste pour l’étranger avec  293 000 euros pour un voyage de François Hollande, contre 320 000 pour Nicolas Sarkozy.

Pas de sondages et moins de fleurs : 26% en moins sur le foonctionnement

Rigoureux, le député picard analyse aussi les dépenses de fonctionnement et établit qu’elles ont baissé de 26%. Une baisse dûe notamment à la mise en concurrence à travers les marchés publics, une réduction du parc automobile ou la suppression des sondages dont Nicolas Sarkozy raffolait et de son temps, c’était 40 000€ par semaine. Les achats de fleurs ont aussi baissé en passant de 200 000 € à 100 000€ alors qu’ils atteignaient Il atteignait entre 400 000 et 500 000 euros du temps de Jacques Chirac. René Dosière rappelle aussi que la vente aux enchères de 1200 bouteilles de la cave de l’Elysée soit 10% de celle-ci a rapporté 500 630 euros à la Présidence : une moitié a été versée à l’Etat. L'autre moitié a servi à renouveler la cave de l'Elysée. Le député précise que « Parmi les bouteilles proposées à la vente, on compte de belles cuvées en champagnes – Krug, Salon -, en bordeaux – Petrus, Margaux, Yquem, Latour, Mouton Rothschild, Ausone, Haut-Brion, Angélus, Cheval-Blanc -, en bourgogne – Domaine de la Romanée-conti, Pommard, Montrachet, Volnay ».  Un peu de rêve aux enchères.

Moins de personnels et des salaires moins élevés

Enfin les troisièmes grosses économies viennent de la masse salariale et des salaires eux-mêmes. La masse salariale a ainsi baissé de 1,7%  à l’Elysée d’une diminution des effectifs qui sont passés de 882 en 2011 à 836 fin 2013. L’enveloppe de plus de 69 millions d’euros  correspond aux traitements du président, de ses collaborateurs de cabinet et du personnel affecté à l’Elysée. René Dosière explique que le chef de l’Etat a diminué son salaire de 30% qui  s’établit aujourd’hui à 14 910€ et a aussi  fixé une règle : « Aucun salaire de collaborateur supérieur au sien. Résultat, et bien il a fallu diminuer sensiblement les salaires puisque du temps de Nicolas Sarkozy, le plus haut salaire c’était 21 000 euros net par mois. Aucun salaire, aujourd’hui n’est supérieur à 13 000 euros ».  Le député de l’Aisne précise enfin : « En 2011, 28 rémunérations dépassaient 10 000 euros, la plus élevée atteignant 20 415 euros. En 2012, seules 20 rémunérations dépassaient 10 000 euros, la plus élevée atteignant 12 998 euros, (soit -36%) ».

Véronique Pierron

Pour en savoir plus :

« Budget de l’Elysée, de Sarkozy à Hollande » (site du député René Dosière)

L’affaire des sondages de l’Elysée (Le Parisien)

Vente aux enchères de la cave de l’Elysée (LCI)