Le ton se veut rassurant. Oui la France tiendra ses engagements. Oui elle réduira son déficit public à 3% en 2013 et reviendra à l’équilibre budgétaire en 2017. Et en plus « sans mesure d’austérité ». Pierre Moscovici, le ministre des Finances, l’a affirmé lundi lors d’une visite à Bruxelles. Et l’a réaffirmé mercredi au Luxembourg. Reste maintenant à connaître la voie et les moyens que le gouvernement choisira. Pour cela, il faut encore patienter : la réforme fiscale ne sera dévoilée que fin juin après la remise de l’audit de la Cour des Comptes sur l’état des finances publiques. Et après les législatives.
Mais une chose est sûre : pas question pour le gouvernement de se laisser imposer une ligne de conduite. Et les rapports et les mises en garde adressés récemment à la France n’y changeront rien. Cour des comptes, Commission européenne et Inspection générale des finances sont unanimes : il faut faire des efforts supplémentaires pour redresser les comptes. Et cela passe par une réduction des dépenses publiques. Ainsi, comme l’a révélé Les Échos, l’IGF plaide pour une économie de 5 milliards d’euros par an. Comprendre : réduire le nombre de fonctionnaires (non remplacement d'un fonctionnaire sur 3), geler les pensions et les prestations sociales ou encore stabiliser les dépenses militaires.
« Nous avons nos propres voies et moyens, cela s'appelle un projet », déclarait Pierre Moscovici à Bruxelles. « Ce sera une réforme fiscale de justice », ajoutait le ministre des Finances quelques jours plus tard. Tout comme l’avait assuré le Premier ministre Jean-Marc Ayrault mercredi soir sur TF1 : « Il y a eu trop de cadeaux fiscaux qui ont été faits, donc c’est là qu’il va falloir agir. La grande réforme fiscale que nous allons bâtir sera à la fois basée sur l’efficacité économique et en même temps sur la justice. »
« Il y a d’autres moyens que de réduire les dépenses » pour combler le déficit, affirmait Martine Aubry lundi matin sur France 2. Même s'il faut « bien gérer, il faut d'abord faire rentrer des impôts complémentaires de ceux qui ont eu tant de privilèges aux dépens des autres », ajoutait la première secrétaire du Parti socialiste. Dans la lignée du programme présidentiel de François Hollande, qui jongle entre économies dans les dépenses et hausse d’impôts.
Caroline Moisson