La gestion du réseau TGV critiquée par la Cour des comptes

lundi 20 octobre 2014
AP

La Cour des comptes dénonce. Le réseau Trains à grande vitesse (TGV) n’est pas rentable. Le site Contexte dévoile en avance les principales conclusions du projet de rapport de l’institution pointant la mauvaise gestion de cette branche de la SNCF «  qui sape l’avenir du TGV ». Il doit officiellement être présenté le jeudi 23 octobre. Selon le site, le TGV est « victime de décisions politiques irrationnelles et d’estimations de rentabilité faussées ».

Aucune des six liaisons à grande vitesse citées dans le rapport n'a atteint les objectifs de rentabilité annoncés. Parmi les chiffres donnés, la rentabilité de la LGV Nord atteint péniblement 3 %, contre 12,9 % initialement envisagés. La LGV Méditerranée affiche quant à elle un taux de 4,1 %, soit deux fois moins que prévu.

Données biaisées

La rentabilité des futurs investissements pèche par « optimisme », selon le journal spécialisé. Selon lui, la Cour des comptes indique que pour évaluer la fréquentation de la portion Poitiers-Limoges, Réseau ferré de France (RFF) « exagère significativement le niveau des trafics ». Une rentabilité biaisée, qui impliquerait un apport de subventions pouvant « aller jusqu'à 80 % » pour assurer le financement de la ligne.

 « On constate que les annonces politiques, à haut niveau, confortent solidement les projets avant même que soient menées à bien les phases préliminaires », s’étonne la Cour donnant pour exemple la recherche de financements pour la LGV Tours-Bordeaux intervenue « douze ans après le lancement des études et seulement quatre ans environ avant le début des travaux ». La question du montage financier est souvent reléguée au second plan, quand les études techniques suffisent quasiment à asseoir la crédibilité du projet, indique Contexte avant de souligner qu’« une telle impréparation rejaillit inéluctablement sur les projets ».

D’autre part, le site parle d’une « dérive naturelle » des coûts de la SNCF. La société, qui opère le TGV, doit « restaurer la marge opérationnelle de l'activité grande vitesse », préconise la Cour. « Entre 2008 et 2013, le taux de marge enregistré par l'entreprise dans cette activité est passé de 29 % à 12 % du chiffre d'affaires », rappelle Contexte.

Rappelons que le réseau TGV dessert 230 gares en France, ce qui ajoute chaque année à la dette du groupe ferroviaire (SNCF et RFF réunis) s'établissant à 44 milliards d'euros.

Gaëlle Michineau

Pour en savoir plus :

La Cour des comptes dénonce l’asphyxie du modèle français de la grande vitesse (Contexte)

 

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