C’est Jackpot pour Contralco et le sud-africain Red Line Products. Ce sont les deux seuls fabricants d’éthylotests chimiques homologués par la loi en vigueur depuis le 1er juillet qui impose un petit ballon dans chaque véhicule. Si Red Line Products au capital de 120.000,00 € assure la distribution via intermédiaire, le français Contralco, au capital de 200.000 Euros, se frotte les mains.
La société revient de loin. Aujourd’hui leader européen des ballons gonflables, cette PME de l’Hérault, créée en 1982, devient le fournisseur principal des 46 millions d’automobilistes de l’Hexagone. En juin, des indiscrétions du journal Sud-Ouest, révélaient que cette entreprise familiale au bord de la faillite quelques mois plus tôt, a désormais une centaine de personnes supplémentaires pour faire face à la demande. Initiative plutôt louable, sauf que parmi l’un des salariés de cette PME, figure le président d’I-Test, Daniel Orgeval, l’association à l’origine du décret arraché au gouvernement Fillon. Lorsqu’on a vilainement soupçonné I-Test d’être un syndicat pro, il a cru bon de se défendre : « Que je sache, les danseuses du Lido ne sont pas représentées par les groupements de marins pêcheurs ».
Bien sûr les polémiques ont enflé car le marché est gigantesque. Plus de 75 millions d’euros au bas mot ! « Le calcul est vite fait », s’agaçait Christiane Bayard, secrétaire générale de la Ligue de Défense des conducteurs. Elle calculait alors pour le journal l’Express: « 38 millions de voitures x 2 éthylotests à 1€ pièce = 76 millions d’euros garantis dès l’application du décret en juillet ». Si un seul ballon est obligatoire, il sera nécessaire d’en présenter un neuf aux agents sous peine d’une amende de 11 euros dès le 1er novembre.
Véronique Pierron