Gardes du corps, voiture, frais de bureaux et de personnels : depuis son départ de l'Elysée en 2012, Nicolas Sarkozy -comme ses prédécesseurs- bénéficie d'un certain nombre d'avantages « pour services rendus » à la nation. L'ancien élu écologiste Raymond Avrillier a mené l'enquête et révèle combien l'ancien chef de l'Etat a coûté à la France entre mai 2012 et décembre 2014. En tant qu'ancien président de la République, Nicolas Sarkozy bénéficie d'une indemnité de 6.000 euros par mois et la prise en charge des frais relatifs à la présence de ses gardes du corps, de sa voiture de fonction avec chauffeur, de tous les autres frais de transports et la mise à disposition d'un bureau. D'une valeur de 44.141 euros et achetée après son départ de l'Elysée, la Citroën C6V6 HDI de l'ancien chef d'Etat coûte environ 10.000 euros par an pour l'essence et l'entretien du véhicule.
Dix collaborateurs
Lié à sa fonction d'ancien chef d'Etat, Nicolas Sarkozy dispose d'un bureau dans la très chic rue de Miromesnil, à quelques pas des Champs Elysées, d'une superficie de 300 mètres carrés. Le loyer est de 16.431 euros par mois, soit 196.092 euros par an. Le déménagement entre l'Elysée et la rue de Miromesnil a coûté 8.513 euros et les dépenses pour l'ameublement se sont élevés à 56.724 euros. Les frais d'entretien, de nettoyage, d'électricité, de téléphone et divers autres frais s'élèvent à 215.392 euros en 2014. Selon la liste obtenue par Raymond Avrillier, les dépenses les plus importantes de Nicolas Sarkozy, outre celles liées à son bureau, sont celles de ses collaborateurs. Pas moins de dix personnes travaillent pour lui à plein temps et dont le salaire total est évalué à 660.000 euros nets par an, soit 1,76 million d'euros nets entre 2012 et 2014. Parmi eux, cinq fonctionnaires –deux chauffeurs payés 4.000 et 5.339 euros mensuels, deux officiers de sécurité, un intendant- et cinq conseilleurs contractuels rémunérés entre 5.247 et 7.020 euros par mois. Consuelo Remmert, demi-soeur de Carla Bruni-Sarkozy et ancienne conseillère à l'Elysée, figure parmi les conseillers et est en charge des conférences internationales de l'ancien chef de l'Etat et des questions relatives à la diplomatie. Conférence qui serait rémunérée en moyenne entre 100.000 et 150.000 euros, soit environ 2 millions d'euros perçus à ce jour.
Président de l'UMP
Depuis le 20 novembre 2014, date de l'élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de l'UMP, plusieurs députés socialistes se sont élevés contre ses frais accordés à un homme politique en course pour la présidentielle de 2017. Ils estiment que ces privilèges liés à la fonction présidentielle doivent cesser au risque d'être utilisés à des fins politiques. De son côté, Raymond Avrillier va interpeller la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques afin que ces avantages cessent alors que l'ancien président est à nouveau candidat à la présidence de la République.
Une indemnité à vie
Le député socialiste René Dosière rappelle que depuis 1985 et selon une décision prise par le Premier ministre de l'époque Laurent Fabius, tous les anciens présidents de la République bénéficient de certains avantages « pour services rendus » à l'Etat. Aux 6.000 euros de pension perçus par Valéry Giscard d'Estaing, Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy s'ajoutent la gratuité des déplacements pour les anciens chefs d'Etat et leur épouse (Air France en première classe, SNCF, voiture avec chauffeur), la prise en charge de leurs collaborateurs, gardes du corps, de leurs frais de loyers et de gestions de leurs bureaux. René Dosière estime que ces frais représentent entre 1,5 et 2 millions d'euros par an et par chef d'Etat.
Vanessa Gondouin-Haustein
Pour en savoir plus :
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