La maire de Paris fait ses comptes. Anne Hidalgo a déclaré lundi devant le Conseil de Paris que la mairie tiendra son objectif de 8,5 milliards d’investissements sur la mandature sans augmenter les impôts des parisiens malgré une forte diminution des dotations de l’Etat. Cette baisse va représenter « 200 millions de moins en 2015 et à terme 600 millions de moins en 2017 » a confirmé Anne Hidalgo dans son discours d’introduction au débat d’orientation budgétaire de la collectivité parisienne. Paris est « en mesure de digérer les baisses massives de dotation » de l'Etat a affirmé la maire. Pour l’instant, la mairie doit dégager 400 millions d’euros pour boucler son budget 2015 qui sera adopté en décembre. Pour ce faire, elle doit tenir compte de l’augmentation de certaines dépenses comme celles liées à la péréquation qui représente selon Anne Hidalgo « 70 millions d’euros », 35 millions d’euros de hausse des dépenses de solidarité ou encore l’augmentation mécanique de la masse salariale.
De nouvelles recettes
Pour financer ce budget, la mairie compte sur de nouvelles recettes et sur une augmentation de certains tarifs. La ville compte ainsi sur la « modernisation de la taxe de séjour dans les grands hôtels » mais aussi sur une hausse des tarifs de stationnement. La maire de Paris a aussi annoncé une réforme des tarifs de certains services publics comme les cantines ou les conservatoires en créant deux nouvelles tranches tarifaires au-delà de la tranche supérieure actuelle de 7 500 euros, pour les foyers gagnant plus de 10 000 euros et plus de 15 000 euros. Selon l’adjoint PS aux finances Julien Bargeton, le gain annuel de cette mesure s'élèverait à une « dizaine de millions d'euros ». Les réactions ne se sont pas faites attendre et le premier vice-président du groupe UMP, Jean-François Legaret, a accusé la maire de jouer sur les mots en prétendant ne pas augmenter la fiscalité des Parisiens et a promis la présentation d’un « contre budget » en décembre.
Des économies sur les dépenses publiques
La ville va lancer un « plan d'économies ambitieux compris entre 130 et 180 millions d'euros » mais « sans bien sûr toucher aux équipements, aux dispositifs et aux équipes qui servent au quotidien les Parisiens » a précisé la maire de Paris. Ainsi, la masse salariale ne devra pas augmenter de plus de 1,4% contre 2 à 2,5% ces dernières années, en raison d’un « recalibrage exigeant des missions support ». Et pour la dette, elle devrait progresser selon Julien Bargeton, « au même rythme » que lors de la précédente mandature avec « une augmentation qui pourrait atteindre 70% ».
Réaction à gauche cette fois, Nicolas Bonnet le président du groupe PCF, a estimé que les communistes n’avaient « pas signé » pour ce plan d’économies et a proposé à nouveau une augmentation des taux des droits de mutation, ce qui, selon lui, rapporterait « 130 millions d'euros » par an.
Véronique Pierron
Pour en savoir plus:
Conseil de Paris (site officiel)
Impôts des parisiens (RTL)
Forte diminution des dotations de l’Etat (La Tribune)
Modernisation de la taxe de séjour (20 Minutes)