Lors de l’ouverture de la grande Conférence sociale le 9 juillet, François Hollande a lancé une bombe : le financement de la protection sociale ne saurait peser sur le seul travail qui pénalise la compétitivité des entreprises. Et depuis, l’idée d’une augmentation de la Contribution sociale généralisée semble prendre corps pour réaliser les vœux du président. Et même si plusieurs ministres ont vivement écarté la mise en œuvre immédiate d’une telle mesure, certains partenaires s’y sont déjà déclarés favorables.
Sans grande surprise, la présidente du Medef, Laurence Parisot, a tout de suite dit : « La chose importante et nouvelle serait de décider d’y travailler ensemble avec un calendrier ». « Si l’évolution de l’assiette du financement de la protection sociale était décidée, cela redonnerait des marges de manœuvres à nos entreprises, à nos industries », a-t-elle ajouté. Côté syndicats, seule la CFDT s’est déclarée favorable à une évolution pour corriger une « anomalie ».
Mais il faut bien l’admettre, une hausse de cet impôt « inventé » en 1990 par Michel Rocard est très séduisante de par son efficacité financière. Cette contribution qui touche à la fois les revenus du travail et du capital, pourrait ramener une dizaine de milliards d’euros dans les escarcelles de l’Etat en ne la relevant que d’un point. Rappelons que dans les derniers mois du quinquennat Sarkozy, il avait été évoqué de déplacer le financement de la protection sociale vers une hausse de la TVA, mesure sur laquelle le gouvernement socialiste est revenu.
Véronique Pierron