L’aéroport de Toulouse-Blagnac est en passe d’être partiellement privatisé. Quatre offres ont été déposées mais c’est celle d’un fonds d'investissement chinois qui pourrait l’emporter. Seul problème soulevé par la radio RTL, l’investisseur est soupçonné d'optimisation fiscale. La société serait basée aux îles vierges, l'un des paradis fiscaux les plus opaques du monde. L’APE (agence des participations de l’état) doit annoncé dans les prochains jours la conclusion de l’appel d’offre international lancé cet été pour céder 49,99% du capital de l’aéroport au mieux offrant (puis 10,01 % dans les trois ans). L’État détient actuellement 60% du capital de Toulouse-Blagnac, aux côtés de la Chambre de commerce et d’industrie de Toulouse qui en a 25% et des collectivités territoriales ont 5% chacune.
Le possible investisseur est donc Friedmann Pacific Investment group (FPI), un fonds basé à Pékin, et Shandong High-speed Group, une entreprise d’infrastructures gérant notamment l’aéroport international de Jinan, dans la province de Shandong. Ces investisseurs se sont alliés à l’aéroport de Shenzhen et à SNC Lavalin, filiale du groupe canadien du même nom. Le souci c’est qu’elle est blacklistée par la Banque Mondiale pour des faits de corruption.
Selon la radio, l’Etat est conscient de la polémique que peut provoquer ces investisseurs douteux mais souhaite renflouer ses caisses. Le consortium pourrait remporter le rachat face aux trois autres investisseurs en lice : Vinci, Aéroports de Paris (ADP) et le fonds Cube de Natixis.
L'aéroport de Toulouse-Blagnac est le 6e de France. Chaque année, il accueille plus de 7,5 millions de passagers, pour un chiffre d'affaires de 117 millions d'euros. Si l’opération de rachat se déroule bien, l'Agence des participations de l'État (APE) compte privatiser d’autres structures dans l’avenir. Parmi eux, les aéroports de Nice et Lyon.
Gaëlle Michineau
Pour en savoir plus :
Le gouvernement embarrassé par le rachat de l'aéroport de Toulouse (RTL)