Embarras à l’UMP après l’appel de Jean-François Copé à plus de transparence au sein des partis politiques

mercredi 5 mars 2014

Une défense sous forme d’attaque. Jean-François Copé, au cœur d’un scandale de surfacturation de l’UMP, s’est présenté lundi devant les journalistes qu’il avait conviés au siège de l’UMP et a annoncé le dépôt auprès de l’Assemblé nationale d’une proposition de loi pour la transparence des comptes des partis politiques et des médias touchant des fonds publics.

L’hebdomadaire Le Point avait publié fin février une enquête accusant Jean-François Copé de favoritisme à l’égard de la société événementielle Bygmalion dont il connaît bien les patrons. Il aurait surfacturé certaines prestations au détriment des comptes de l'UMP.

« [La proposition] demandera à chaque parti ayant des représentants à l’Assemblée nationale, au Sénat, au Parlement européen, ouvrant droit à un financement public [...] de mettre à la disposition de ceux qui le souhaitent l’ensemble des documents comptables depuis 2007, » a précisé le chef de file du premier parti d’opposition, l’UMP.

Les médias aussi sont dans le collimateur de Jean-François Copé qui propose que « les principaux dirigeants et salariés de ces groupes de presse qui utilisent des fonds publics soient désormais soumis aux mêmes règles et obligations de déclaration d’intérêt et de patrimoine que celles des parlementaires. » Il faut rappeler, qu’à l’origine, Jean-François Copé était farouchement opposé à la publication du patrimoine des parlementaires.

Dénonçant une « chasse à l’homme », il a conditionné la publication des comptes de l’UMP au vote de cette loi. Mais voila, il semble que certains de ses propos ne fassent pas l’unanimité au sein de sa famille politique.

François Fillon, contre qui il était en course pour prendre la tête de l’UMP en 2012, estime que ses propositions doivent être discutées après les municipales : « La priorité est le soutien des candidats de la droite et du centre pour infliger une lourde défaite à la majorité et forcer François Hollande à changer de politique. »

De son côté, Alain Juppé, le maire UMP de Bordeaux, n’a pas non plus apporté un soutien ferme et définitif à Jean-François Copé. S’il dit comprendre son « irritation », il prône une application rigoureuse des lois sur la transparence déjà existantes, quitte à les compléter après si nécessaire et ajoute que « mettre en cause l’ensemble des médias » est « toujours forcément un peu injuste. »

Un soutien mesuré des ténors de l’UMP qui contraste avec celui de Valérie Debord, déléguée générale adjointe de l'UMP, qui pointe le « courage » du président de l’UMP « de faire une proposition claire et forte pour restaurer la transparence politique et médiatique. »

Au lendemain de sa conférence de presse qui laisse beaucoup de questions en suspens sur une supposée affaire de surfacturation, Jean-François Copé a déposé plainte contre l’hebdomadaire Le Point.

Fanny Dassié

Pour en savoir plus :

Le Point accuse Copé (Libération)

Copé a porté plainte contre Le Point (BFMTV)

 

 

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