La CGT parle de 600 000 foyers concernés. Les données regroupées par l’AFP donnent un chiffre moitié moindre. Ce qui est sure, c’est que près de 300 000 coupures d’électricité et de gaz sont à prévoir dès le 15 mars chez les particuliers ayant des retards de paiements.
Entre le 1er novembre et le 15 mars, les fournisseurs d’énergie n’avaient pas le droit de couper l’électricité ni le gaz aux mauvais payeurs et avaient même l’obligation de leur fournir un minimum de 3 kilowatt/heure. Cette réduction de puissance permet à chaque foyer d’utiliser un chauffage, un réfrigérateur et une lumière simultanément. La réduction de puissance ne s’applique pas aux bénéficiaires du tarif de première nécessité.
La trêve hivernale, que l’on connaît déjà pour le logement, a été instaurée pour la première fois cet hiver concernant les coupures d’électricité et de gaz. Elle découle directement de la loi Brottes votée le 15 avril 2013 qui protège tous les consommateurs durant l’hiver et prend donc en compte l'augmentation permanente des tarifs et la croissance du nombre de ménages en grande précarité énergétique.
Si aucune coupure n’a pu intervenir durant cette période, le 15 mars approche à grands pas, soit dans quelques jours. Près de 300 000 coupures d’électricité sont attendues selon des données rassemblées par l’AFP auprès des opérateurs. EDF n’a pas souhaité commenter ces chiffres.
Selon Le Figaro qui s’est procuré ces informations auprès de l’opérateur du réseau de proximité et des compteurs GrDF , 27 000 demandes de coupures de gaz ont été faites sur les 11 millions d'abonnés français. « Ce chiffre va baisser, » temporise GrDF. « Certains vont régulariser leur situation entre temps, payer directement le technicien qui n'effectuera pas la coupure. Et le jour J, si les clients ne payent pas, on peut être sûr que la majorité d'entre eux va payer dans les jours qui vont suivre.»
Des négociations entreprises par certains maires de villes dites sensibles et le ministère de l’Energie seraient en cours pour demander aux fournisseurs EDF et GDF de repousser l’échéance de 15 jours, au 31 mars, soit une fois les élections municipales passées, comme cela a été autorisé exceptionnellement pour les expulsions locatives.
Selon Les Echos, « EDF appliquera cette extension de deux semaines pour tous les ménages bénéficiaires des tarifs sociaux. »
Fanny Dassié
Pour en savoir plus :
Trève hivernale des coupures d'énergie (EDF)
Menaces de coupures samedi (Le Figaro)
La trève hivernale en passe d'être prolongée (Les Echos)