Décidemment Marseille n’en finit pas de faire parler d’elle et… les membres du gouvernement n’en finissent pas de braver la discrétion demandée par le Président de la République. Dimanche, la cité Phocéenne a servi de théâtre à un mini drame lors des primaires socialistes qui doit désigner le candidat PS lors des prochaines élections municipales. Contre toute attente, c’est la sénatrice Samia Ghali qui affrontera Patrick Mennucci au second tour des primaires dimanche prochain. La ministre déléguée aux personnes handicapées et à la lutte contre l'exclusion Marie-Arlette Carlotti termine troisième et aurait reçu un appel de François Hollande pour qu'elle ne conteste pas le résultat.
Mais la ministre n’a pas pris les résultats avec le fairplay qui s’imposait. Marie-Arlette Carlotti est montée au créneau en dénonçant le clientélisme de sa rivale Samia Ghali. « Personne n'avait vu jusqu'à présent ce système fonctionner avec une telle puissance, avec un tel sentiment d'impunité, à la vue de tous, avec des dizaines de mini-bus qui sillonnent la ville, avec des échanges d'argent, des intimidations, le tout avec une organisation que je qualifierai de paramilitaire », a dit à la presse la ministre. Mme Carlotti a été encore plus loin en dénonçant les moyens déployés qui « interrogent sur un contournement possible des règles de financement ». Furieuse et mauvaise perdante, elle a demandé à la Haute autorité qui a fixé à 20 000 euros le plafond des dépenses pour chaque candidat de « recueillir les comptes de campagne » des candidats « afin de constater dès cette semaine si les plafonds autorisés ont été ou non dépassés ».
Le calme de Samia
Pour sa part, la sénatrice Samia Ghali est restée zen devant les accusations acerbes de la ministre et a déclaré lundi matin sur BFMTV. « Je ne sais pas de qui parle madame la ministre, mais je pense qu’il faudrait qu’elle fasse attention à ne pas tomber dans la diffamation », a-t-elle prévenu avant d’ajouter n’avoir « jamais fonctionné avec le clientélisme ». La sénatrice assume complètement « les mini-bus, c’est dans le compte de campagne de la primaire, la Haute autorité l’a complètement autorisé dès le début. Marseille est une ville où les transports en commun sont compliqués. Beaucoup de Marseillais m’ont demandé de les aider à se déplacer alors qu’il y avait un bureau par arrondissement ». Elle a ajouté ce matin sur Europe 1 : « Si les transports desservaient mieux l’ensemble de la commune, je n’aurais pas eu besoin de recourir à ce moyen pour permettre aux gens d’aller voter ».
Le plus mal à l’aise dans toute cette affaire, c’est le candidat Patrick Mennucci, qui a reçu le soutien de Marie-Arlette Carlotti pour le second tour. Et de toute évidence, il veut sortir de cette polémique. « Je ne pense pas qu’il y ait eu fraude », a-t-il déclaré sibyllin lundi matin sur BFMTV.
Véronique Pierron
Pour en savoir plus :
Les primaires socialistes PS à Marseille (BFMTV)