C’est le sénateur écologiste Jean Vincent Placé qui a déposé la petite bombe vendredi 22 juin sur Europe 1, en s’interrogeant sur le sens « du signal envoyé par rapport à l’éviction de Nicole Bricq ». Il faisait valoir dans la foulée, que l’ancienne sénatrice PS, nommée jeudi soir au Commerce extérieur, défendait «les positions des écologistes ». En cause ? Les forages pétroliers du groupe Shell au large de la Guyane. Jeudi 14 juin, Mme Bricq avait surpris tout le monde - son gouvernement en premier - en prenant la décision de retarder l’exploration du bassin pétrolier de Zaedyus, à 150 km des côtes du département d’Outre mer. Le ministère avait derechef, stoppé la signature de deux arrêtés préfectoraux nécessaires au lancement des travaux, mettant en avant « une nécessaire remise à plat de l’instruction des demandes de permis afin de ne plus sacrifier l’environnement ».
Le 21 juin pourtant, elle perd son arbitrage face au pétrolier. Et lorsque le mini remaniement du gouvernement Ayrault a été sacralisé le même jour, les défenseurs de l’environnement ont tout de suite soupçonné ce dossier d’avoir motivé la mutation de Nicole Bricq de l’Ecologie au Commerce extérieur. C’était sans compter l’intervention de la ministre écologiste du Logement, Cécile Duflot qui dimanche 24 juin, lors du Grand Jury RTL-le Figaro-LCI, a fait taire les polémiques en jugeant qu’il était impossible de s’opposer aux forages pétroliers autorisés pour Shell au large de la Guyane française. « Juridiquement et dans l’état actuel du code minier, il n’y a pas de possibilité de déroger à cette décision qui a été prise il y a plus de dix ans », a-t-elle affirmé.
Véronique Pierron