Jeudi, la Cour des Comptes a rendu un réquisitoire sur la gestion de sciences Po Paris entre 2005 et 2010. Profitant de son statut mi-public mi-privé, l’institution aurait profité de l'absence totale de contrôle pour se permettre quelques écarts de comptabilité tout en profitant de nombreuses subventions de l’Etat (en 2010, 57 % de son budget provenait de subventions publiques). Le rapport, intitulé « une forte ambition, une gestion défaillante », pointe du doigt une gabegie financière via des primes à certains de ses cadres, une rémunération exponentielle de son ancien directeur Richard Descoings, des logements parisiens pour ses enseignants-chercheurs,… La Cour va même plus loin en affirmant que « la politique de développement de Sciences-Po n'a pu être mise en œuvre qu'au prix d'une fuite en avant financière et d'une gestion peu scrupuleuse des deniers publics »
Face à la gravité des dysfonctionnements relevés, la Cour des comptes a décidé de saisir le Parquet pour que la Cour de discipline budgétaire puisse se prononcer sur certaines de ces irrégularités. Alors qu’Hervé Crès avait été désigné administrateur provisoire de l’école - dans des conditions controversées - par le conseil d'administration de l'école et la Fondation Nationale de Sciences Politiques (FNSP), la Ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche Geneviève Fioraso a annoncé son intention de refuser la nomination de ce dernier. Une première dans l’histoire de cette école.
Mathilde Leleu