Bruno Le Maire est le ministre de l'Agriculture, de l'Alimentation, de la Pêche (depuis juin 2009), de la Ruralité et de l'Aménagement du territoire (attributions ajoutées en novembre 2010), dans le gouvernement du Premier ministre François Fillon.
Son parcours ministériel étoffé, initialement très lié à celui de son mentor Dominique de Villepin, et sa rapide ascension politique depuis quelques années, semblent lui promettre un grand avenir national.
Né le 15 avril 1969 à Neuilly-sur-Seine dans le département des Hauts-de-Seine, Bruno Le Maire, cadet d'une famille de sept enfants, est issu d'une famille aisée. Il est le fils de Maurice Le Maire, cadre du groupe Total, et de Viviane Fradin de Belabre, ancienne directrice de l'établissement d'enseignement jésuite Saint-Louis-de-Gonzague à Paris.
Elève de l'Ecole normale supérieure, il en ressort agrégé de lettres modernes en 1992, avant d'être diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris en 1995. Après avoir enseigné à l'université Lyon II, il intègre la promotion Valmy de l'Ecole nationale d'administration, dont il sera diplômé en 1998. Cette même année, conseillé par Dominique de Villepin, il rejoint à 29 ans la Direction des affaires stratégiques, de sécurité et du désarmement du ministère des Affaires étrangères, conduit alors par Hubert Védrine.
Sa collaboration étroite, quelques années plus tard, avec Dominique de Villepin, notamment secrétaire général de la présidence de la République sous l'autorité de Jacques Chirac de 2006 à 2007, marquera nettement l'envol de sa carrière politique.
Après la réélection du président Jacques Chirac en mai 2002, Bruno Le Maire est nommé conseiller de 2002 à 2004 auprès du nouveau ministre des Affaires étrangères, Dominique de Villepin. Ce dernier, devenu ensuite ministre de l'Intérieur, poste qu'il occupera jusqu'en 2005, puis désigné Premier ministre jusqu'en 2007, entraîne dans son sillage l'actuel ministre de l'Agriculture, toujours comme conseiller influent. Le Premier ministre en fera enfin son directeur de cabinet au cours de la dernière année de sa primature. Chargé notamment des questions liées au terrorisme, Bruno Le Maire se distinguera surtout, au moment de la crise irakienne de 2002-2003, en démontrant l'absence d'armes de destruction massive en Irak.
Moins de trois mois après la victoire de Nicolas Sarkozy à l'élection présidentielle de mai 2007, l'affaire Clearstream, opposant plus particulièrement le nouveau président à Dominique de Villepin, vaut à ce dernier une mise en examen (il a depuis été relaxé en janvier 2010). Elle lui interdit alors, entre autres contraintes, de rencontrer les principaux protagonistes de l'affaire dans le cadre de son placement sous contrôle judiciaire, parmi lesquels son ancien et fidèle conseiller. Bruno le Maire prend ainsi ses distances avec son mentor et se rapproche du président en exercice.
Député du département de l'Eure depuis 2007 et membre du conseil municipal d’Evreux depuis 2008, Bruno Le Maire a perdu les élections régionales de 2010 en Haute-Normandie, région dont il demeure toutefois conseiller régional.
Ses fonctions ministérielles demeurent pour leur part ininterrompues depuis fin 2008 : tout d'abord secrétaire d'Etat chargé des affaires européennes jusqu'en juin 2009, il est ensuite nommé ministre de l'Agriculture, de l'alimentation et de la Pêche jusqu'en novembre 2010. Maintenu à ce poste après le remaniement ministériel de 2010, il se voit attribuer des responsabilités supplémentaires avec l'ajout des portefeuilles de la ruralité et de l'aménagement du territoire.
Nicolas Sarkozy apprécie ce diplomate, germanophone convaincu, à tel point que son nom est avancé comme possible Premier ministre lors de la formation du troisième gouvernement de sa présidence, en novembre 2010. La confiance que lui maintient le président de la République lui vaut des égards particuliers en juillet 2011 après qu'il ait été écarté de la succession de Christine Lagarde au poste de ministre de l'Economie, des finances et de l'industrie (alors nommée directrice du Fonds monétaire international après la démission de Dominique Strauss-Kahn).
Hormis le maillon important qu'il représente dans la chaîne gouvernementale, Bruno Le Maire s'est également vu confier des fonctions plus politiques. C'est ainsi qu'après avoir été conseiller de l’UMP de 2008 à 2009, il occupe depuis 2008 également, le poste de secrétaire départemental UMP de l'Eure. Il a enfin été désigné, en janvier 2011, délégué général au projet UMP en vue de l'élection présidentielle du printemps 2012. Cette responsabilité exposée lui valut notamment de vives critiques en septembre 2011 lorsqu'il avança, parmi d'autres propositions, la fiscalisation des allocations familiales, s'attaquant ainsi à la politique de la famille à laquelle l'électorat de droite demeure traditionnellement attaché.
Bien qu'ambitieux et doté d'un sens de la chose politique, Bruno Le Maire n'en demeure pas moins conscient de ses limites et de ses dangers. "La politique est un désert où l'âme se dessèche à petit feu" écrit-il dans Le ministre en 2004 (éditions Grasset). Homme posé, il privilégie l'échange de convictions à l'affrontement d'idéologies, ce qui fait de lui un personnage politique apprécié par ses pairs de droite comme de gauche.
Passionné de corrida en raison de ses origines basques, Bruno Le Maire est également un fervent amoureux de littérature. Il a notamment publié Des hommes d'Etat en 2008 (éditions Grasset). Chronique détaillée de ses deux années passées à l'Hôtel de Matignon au service de Dominique de Villepin, elle fait de lui le lauréat du Prix Edgar Faure (2008), récompensant le meilleur ouvrage politique de l'année. Pianiste confirmé, il est également fin connaisseur de musique classique : il prépare actuellement une biographie consacrée au mythique chef d'orchestre autrichien Carlos Kleiber.
La révolution tunisienne qui prend naissance en décembre 2010 mettra à mal le sens critique tenu pour éprouvé de Bruno Le Maire. Calqué sur la position ambigüe de la France à l'égard du pouvoir tunisien plus que vacillant, il soutient l'action du président Ben Ali quelques jours seulement avant la fuite de ce dernier en Arabie Saoudite.
L'Allemagne appréciera particulièrement la nomination de Bruno Le Maire au poste de secrétaire d'Etat chargé des affaires européennes en décembre 2008. Trilingue français-anglais-allemand, il déclarera notamment au cours de sa prise de fonction, dans la langue de Goethe - fait rare pour un membre en exercice du gouvernement français - : " Vous connaissez mon grand intérêt pour la langue allemande, les penseurs, les poètes et la culture germaniques."
Par ailleurs, Bruno Le Maire parviendra, en juillet 2010, à faire promulguer sa loi de modernisation de l'agriculture et de la pêche. Elle a pour objectifs d'assurer un revenu stable aux agriculteurs, de renforcer la compétitivité de l’agriculture, de renforcer la sécurité alimentaire et de freiner la disparition des terres agricoles.
Bruno Le Maire et sa femme, Pauline, sont parents de quatre enfants. Le plus jeune, Barthélémy, est né en juillet 2011.