Georges-François HIRSCH – directeur général de la création artistique
Georges-François Hirsch est né le 5 octobre 1944 à Paris 14ème. Il a débuté sa carrière comme technicien de plateau puis comme metteur en scène d’opéra.
De 1964 à 1969, il participe à la décentralisation théâtrale, lyrique, musicale et chorégraphique dans la région parisienne. Administrateur général du Grand Théâtre de Limoges de 1969 à 1974, il est également durant cette période directeur du Festival de Bellac - Jean Giraudoux et professeur d’Art lyrique à l’Académie Internationale d’été de Nice.
De 1974 à 1980, il se lance dans la production de spectacles lyriques et chorégraphiques. En 1980, il devient administrateur de la Danse à l’Opéra de Paris, puis co-Directeur de l’Opéra à partir de 1982.
EN 1983, il accède au poste de directeur général du Théâtre des Champs-Elysées, où il restera jusqu'en 1990. Dans le même temps, il est directeur du Festival de Carcassonne et président de la Commission consultative d’attribution des subventions aux compagnies de danse auprès du ministre de la Culture (1984-1990) et administrateur général de l’Opéra Bastille (1989-1990).
M. Hirsch est ensuite nommé sans surprise administrateur général de l’Opéra de Paris (Garnier/Bastille) de 1991 à 1992. Mais le 16 juillet 1992, un drame survient. Lors d'une répétition d'Otello de Verdi à Séville, une partie du décor s’effondre. Une choriste est tuée et quarante-trois personnes sont blessées, dont dix gravement. Cinq responsables de l'Opéra de Paris, dont Georges-François Hirsch, et deux responsables de la société Manudecors, sont poursuivi en justice « pour les délits d'homicide et blessures par maladresse, imprudence, inattention, négligence et inobservation des règlements. ». Il est condamné à huit mois de prison avec sursis et 30 000 F d'amende.
Connu pour avoir appartenu au cercle des intimes de François Mitterrand, Hirsch change de cap en 1993 et est nommé par ce dernier membre du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel.
Mais en 1996, deux ans et demi avant la fin de son mandat, il souhaite retourner à la musique et rêve de rejoindre le Théâtre du Châtelet. Malgré les pressions du ministère de la Culture, le maire de Paris, Jean Tibéri, soucieux de rester maître de ces nominations, lui refuse le Châtelet. En revanche, il accepte que Georges-François Hirsch prenne la direction de l'Orchestre de Paris, un poste auquel son énergie naturelle fut mise à rude épreuve par la « période Mogador » avant le retour à Pleyel. Mais il remplie sa mission avec succès, en créant notamment un Grand auditorium à La Villette.
En parallèle, Georges-François Hirsch cumule de nombreuses autres activités : président du Syndicat National des Orchestres et Théâtres Lyriques subventionnés de droit privé (1999 et 2008), vice Président de l’Association Française des Orchestres (2000-2008), vice-Président de la Fédération des Entreprises du Spectacle Vivant, de la Musique, de l’Audiovisuel et du Cinéma (2005-2008) et président de la Fédération des Employeurs du Spectacle Vivant, public et privé (2004-2008).
Le 7 mai 2008, Georges-François Hirsch devient directeur de la Musique, de la Danse, du Théâtre et des Spectacles au ministère de la Culture et de la Communication. Cette nomination est perçue par beaucoup comme une bonne nouvelle. Considéré comme un homme plutôt de gauche, qui attache une grande importance au dialogue social, les professionnels reconnaissent en lui l’un des leurs.
Il critique, d’ailleurs, ouvertement le manque de "réponses claires" sur le soutien apporté par l'Etat aux formations symphoniques en 2008.
Dans une chronique du 26 mai 2008, Jacques Doucelin dresse un portrait flatteur de l’actuel directeur de la DGCA : « Résumer l'ensemble de la carrière de cet homme élégant à la silhouette juvénile ressemblerait à un immense kaléidoscope des métiers du spectacle, dont il a gravi les échelons à la force du poignet. Car il représente une espèce de gestionnaire culturel en voie de disparition. En dépit des apparences, il y a chez Georges-François Hirsch du dinosaure de la IVe République. Car il a tout fait dans le monde du théâtre, des tournées chorégraphiques, de l'opéra et pour finir du symphonique. Mais à l'inverse des produits standardisés de l'ENA, qui nivelle les institutions et les hommes depuis plus de trois décennies, lui, a appris sur le tas et s'est formé les mains dans la pâte et non par ouï-dire. Sa vie professionnelle tient de la légende avec des débuts de technicien à l'Opéra de Limoges, dont le circuit électrique n'était alors même pas aux normes! »
(http://www.concertclassic.com/journal/articles/alaune_20080526_2152.asp)
Yves Riesel le dépeint comme « un homme de l’Art, un homme de dialogue, et un vrai professionnel rompu à la plupart des arcanes des métiers de la scène. Un homme vraiment courageux, qu’on a vu par le passé mener avec une certaine allure et des moyens pourtant limités la délicate barque du Théâtre des Champs-Elysées, qu’il avait sous-titrée le « Libre Opéra. »
(http://www.qobuz.com/info/Qobuz-info/Carnet/Georges-Francois-Hirsch-nomme11949)
C'est donc tout naturellement que Christine Albanel s'est tournée vers Georges-François Hirsch lorsqu'il s'est agi de mettre en oeuvre la réforme des différentes directions dépendant du ministère de la Culture. Ce qui est plutôt ironique étant donné qu’il dit ne pas être partisan de la RGPP, mais devoir l’appliquer, à sa manière, c’est-à-dire de manière souple. Selon lui, « ce n’est pas parce qu’on va rapprocher trois établissements en un seul label qu’on va supprimer des programmations ou comprimer les effectifs. Mais pour les indicateurs RGPP, ça fait bien ».
Et le 13 janvier 2010, c’est tout aussi logiquement qu’il devient le premier directeur de la DGCA. Une semaine plus tard, il présente ses grands axes de travail lors des Biennales internationales du spectacle vivant de Nantes : « Il nous faut en France un grand texte fondateur sur le spectacle vivant, appelant artistes et professionnels du secteur à dialoguer avec l’Etat qui ne peut décider seul et légiférer pour autrui. »
Il explique que la DGCA aura la charge de faire des propositions ouvertes, dans le sillage des Entretiens de Valois, qui se sont tenus entre 2008-2009 : des conférences régionales du spectacle vivant, une refonte du programme de labellisation des établissements culturels par le ministère, avec des comités d’experts en région, chargés d’attribuer les subventions et les critères d’attribution de ces aides, ainsi l’évaluation des coûts des équipements pour remanier la carte d’intervention de l’Etat.
« A nous, Etat et collectivités territoriales, de trouver de nouvelles marges de manœuvres et de nouvelles ressources car il est évident que les évolutions budgétaires à venir ne nous permettront pas de tout financer.
Par ailleurs, Georges-François Hirsch est officier dans l’Ordre de la Légion d’Honneur, Chevalier dans l’Ordre National du Mérite et Commandeur dans l’Ordre des Arts et Lettres.