Sylvia Pinel a été nommée en mai 2012 au poste de ministre déléguée à l'Artisanat, au Commerce et au Tourisme dans le gouvernement Ayrault I. Cette protégée (34 ans) du patron du Parti Radical de Gauche (PRG), Jean-Michel Baylet, incarne la jeunesse au gouvernement aux côté de la benjamine, Najat Vallaud-Belkacem.
Née à l'Union (Haute-Garonne), le 28 septembre 1977, dans une famille d'éleveurs bovins, Sylvia Pinel grandit à Fabas où sa mère est conseillère municipale radicale de gauche et proche du sénateur-maire de cette région agricole. Elle entre tôt en contact avec le monde politique car son père a également été conseiller municipal à Gargas.
Sa scolarité marque un attachement aux terres du Sud-Ouest. Elle étudie au lycée Michelet de Montauban puis débute des études de droits au centre universitaire de la ville avant de s'installer à Toulouse. Elle valide un master de droit à l'université Toulouse Capitole I en se spécialisant dans le droit des contentieux et de l'arbitrage. Mais elle poursuit ses études à Limoges et obtient en 2002 un DEA (Master 2) de Droit fondamental et Européen. C'est cette même année qu'elle remporte avec son université le Prix du meilleur mémoire en défense au concours International des droits de l’Homme René Cassin à Strasbourg.
Fraîchement diplômée, elle entend se consacrer à une carrière d'avocate mais fait la rencontre de Jean-Michel Baylet, le président du Parti Radical de Gauche et connaissance familiale, qui lui offre un poste de chargée de mission dans son cabinet de président au Conseil général de Tarn-et-Garonne. Elle évolue rapidement et devient chef de cabinet.
Sur ces terres d'ancrage du Parti Radical de Gauche, elle se présente à la députation en 2007 dans la deuxième circonscription de Tarn-et-Garonne, un fief historique du radicalisme de gauche.
Elle est élue, à 30 ans, la plus jeune députée femme de l'Assemblée nationale sous fond de polémique lancée par son adversaire UMP, Jacques Briat. L'ex-député accuse alors le journal local « La Dépêche du Midi » qui appartient à la famille Baylet d'avoir favorisé l'élection d'une proche du président du PRG.
Lors de son mandat de députée, elle siège à la commission permanente sur les lois constitutionnelles et est membre de la commission spéciale chargée d'examiner la proposition de loi sur l'enfance délaissée et l'adoption. Elle participe également au groupe d'études sur les appellations d'origine et les conditions de vie dans les prisons françaises. Elle s'est également, par exemple, abstenue lors du vote sur la loi Hadopi alors que sa famille parlementaire a voté contre.
Lors des élections régionales en Midi-Pyrénées en 2010, elle mène la bataille en tant que tête de liste départementale de l'union de la gauche. La liste unie du candidat PS, Martin Malvy, l'emporte largement et Sylvia Pinel siège comme conseillère régionale. Elle renonce à son poste de chef de cabinet afin de se consacrer à ses mandats et à son rôle de présidente de la fédération départementale du PRG.
Elle connaît son premier échec politique à l'occasion des élections cantonales de mars 2011 lorsqu'elle se présente devant les électeurs de Castelsarrasin. Malgré le soutien de Jean-Michel Baylet, président sortant du Conseil général, elle est devancée au premier tour par un candidat dissident de la gauche puis largement battue au second avec seulement 33,8% des voix. C'est une sévère déconvenue pour la nouvelle vice-présidente du PRG.
A l'approche des primaires citoyennes du 9 et 16 octobre 2001, organisées par le Parti socialiste, elle prépare la candidature de Jean-Michel Baylet. Même si le représentant des idées radicales n'est crédité que de moins d'1% des voix, les premiers contacts avec le camp de François Hollande sont établis.
Jean-Michel Baylet et Sylvia Pinel se mettent au service du candidat PS qui leur confie le rôle de conseiller politique pour l'un et de représentant des candidats aux primaires pour l'autre. Travaillant dans l'ombre, Sylvia Pinel prépare le candidat sur des dossiers ciblés comme la consommation.
Sa trajectoire politique est impeccable: elle devient, à 34 ans à peine, ministre déléguée à l'Artisanat, au Commerce et au Tourisme. Elle dépend du ministre du redressement productif, Arnaud Montebourg. Sa nomination est interprétée comme une compensation pour Jean-Michel Baylet qui n'entre pas au gouvernement.
En vertu de la politique du gouvernement Ayrault, elle met en jeu son mandat de députée mais également son poste de ministre lors des élections législatives de juin 2011 dans une circonscription à risques.
Ses premiers chantiers sont la réforme du statut de l'auto-entrepreneur et d'âpres négociations avec les distributeurs sur le blocages des prix du carburant.