C’est lui qui l’a décidé : un plateau de télévision plutôt que le Palais de l’Élysée pour la première interview de François Hollande président de la République. C’est donc un invité de marque que le journal de 20 heures de France 2 présenté par David Pujadas a reçu mardi. Comme il n’a cessé de le répéter, il veut être un président « normal ». « Faire simple, ça ne veut pas dire faire médiocre, ou faire banal, c'est au contraire avoir le respect des Français et être exemplaire », a d’ailleurs souligné François Hollande au cours de l’interview.
Devenir président, un « bonheur » qu’il a savouré au moment de l’élection présidentielle. Mais « qui dure assez peu de temps lorsque les sujets arrivent ». Et d’affirmer : « Je suis un président en action », et non « un président en transition ». Faisant remarquer qu’il avait pris « pleinement les responsabilités du pays » et n’avait pas « tardé à prendre » des premières décisions.
À commencer par les dossiers internationaux. Et l’Afghanistan d’abord. François Hollande a ainsi réaffirmé que les 2 000 forces combattantes françaises présentes dans le pays seront rentrées d’ici la fin de l’année. « Mais nous serons présents sous d’autres formes », a-t-il précisé. La Syrie ensuite. Alors qu’il a annoncé aujourd’hui l’expulsion de l’ambassadrice de Syrie en France, le chef de l’État n’a pas exclu une intervention armée, « à condition qu'elle se fasse dans le respect du droit international, c'est-à-dire par une délibération du Conseil de sécurité » de l'ONU.
Retour en France avec les dossiers sociaux alors que le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a entamé ses consultations avec les syndicats et le patronat en vue de la grande conférence sociale en juillet. Si les partenaires sociaux ne s’accordent pas sur une hausse du Smic, François Hollande a confirmé sur France 2 un coup de pouce au salaire minimum. Sans préciser son ampleur, il a toutefois indiqué « qu’il ne voulait pas déstabiliser les entreprises ».
Enfin, François Hollande ne s’impliquera pas dans la campagne des législatives. « Je ne suis pas le chef de la majorité, c’est le Premier ministre, je ne suis pas le chef du Parti socialiste, c’est Martine Aubry, je suis le chef de l’État », s’est-il justifié. « En même temps je vais demander aux Français, je le fais, qu’ils fassent en sorte qu’il y ait une majorité pour le changement. » Ses promesses de campagne, il ne pourra s’y tenir que s’il a « une majorité à l’Assemblée nationale qui me permette de voter des lois qui correspondent ». « Si (les Français) m’ont choisi, je pense qu’ils auront à cœur de m’accorder une majorité large, solide, cohérente ».
Caroline Moisson