Anne Hidalgo proposera la candidature de Paris aux Jeux Olympiques de 2014, oui mais…. Plusieurs conditions sont inscrites dans le cahier de doléance de la première magistrate de la capitale. La première est de partager le pouvoir et le pilotage exclusif avec le seul mouvement sportif. Ce qui exclurait de facto, l’Etat et la région qui sont usuellement à égalité avec la ville et le mouvement sportif dans la gouvernance pour la candidature. Dans une lettre de deux pages adressée à François Hollande le 11 mars, la maire de Paris, autoritaire, pose les « conditions et les garanties qu'il importe de réunir pour une candidature réussie de Paris à l'organisation des jeux Olympiques ».
Et en matière de gouvernance, elle s’explique : « Je vous l'ai déjà exprimé, je reste convaincue que nous ne pouvons pas reproduire le fonctionnement en collégialité permanente tel que conçu dans les précédentes candidatures de Paris. C'est la raison pour laquelle je souhaite votre soutien pour élaborer une gouvernance simple mouvement sportif-Ville de Paris, Paris entraînant les autres collectivités regroupées dans un comité des territoires que j'aurais à cœur de présider ». Elle a aussi précisé lors d’une conférence de presse que des « échéances démocratiques importantes », régionales et présidentielles interviendraient avant la décision du Comité international olympique prévue à l’été 2017.
L’argent, nerf de la guerre
Mais la maire de Paris ne s’arrête pas là et demande une stabilisation des « dotations de l’Etat et des dispositifs de péréquation », c’est-à-dire des dépenses de solidarité de Paris envers les autres collectivités. Elle s’explique en argumentant que « Cette responsabilité nouvelle d'une candidature de Paris aux jeux de 2024 n'était pas inscrite dans mon programme municipal. Son impact financier sur la collectivité ne doit pas menacer la mise en œuvre des réalisations de la mandature ». Sur ce, elle demande « de réorienter les dépenses parisiennes de péréquation vers la métropole ». Et pour le financement des infrastructures et des équipements si Paris est choisie, des prêts à taux zéro. Et propose de facto, la création « dès l’été 2015 » d’un fonds à la caisse des dépôts et consignations qui recevra les financements publics et privés dans la perspective des jeux.
Elle pose enfin la condition de l’extension du site de Roland Garros comme une condition sine qua non de candidature aux J.O 2024 et demande le soutien du président de la République. « Si le projet de la FFT n'obtient pas d'ici avril, les autorisations nécessaires, une réelle menace pèsera sur le dossier de candidature de Paris », prévient-elle. Manuel Valls a tranché quelques semaines plus tôt pour ce projet d’extension contesté par les associations de défense de l’environnement et du patrimoine. Jeudi sur ce site symbolique de Roland Garros, la maire de Paris recevra les représentants du monde économique pour évoquer la candidature de Paris aux J.O de 2024.
Véronique Pierron
Pour en savoir plus :
Candidature de Paris aux Jeux Olympiques de 2014 (Le Monde)
Dotations de l’Etat (Vie publique)
Les dispositifs de péréquation (Vie publique)
L’extension du site de Roland Garros (Le Parisien)